Les tourbières bombées de la vallée de l'Estarrès et leurs enseignements morphologiques

Les tourbières bombées de la vallée de l'Estarrès occupent l'emplacement de culots de glace abandonnés par une langue diffluente du glacier d'Ossau. L'analyse pollinique des tourbes met en évidence de très fortes variations de la flore depuis le retrait du glacier. La période steppique froide du tardiglaciaire est suivie d'une période humide et fraîche, à bouleaux et cypéracées, puis d'un réchauffement qu'accompagne l'établissement de la chênaie mixte et de la hêtraie. Deux récurrences froides qui encadrent l'optimum climatique perturbent cette évolution d'ensemble. L'une se marque par la présence du pin sylvestre ; l'autre, nettement humide, provoque l'apparition du sapin et le plus grand développement du hêtre. Des brèches de pentes et de grands cônes de déjections se forment durant le tardiglaciaire. Après une première incision des terrasses, la première récurrence froide est responsable de la formation des plaines alluviales intra-montagnardes. L'optimum climatique est une période d'évolution morphologique quasi nulle, après quoi la seconde récurrence froide et humide déclenche les principales coulées boueuses, contemporaines du glaciaire des hauteurs.Barrère Pierre, Paquereau Marie Madeleine. Les tourbières bombées de la vallée de l'Estarrès et leurs enseignements morphologiques. In: Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 31, fascicule 2, 1960. pp. 165-180