L'évolution économique des pays de l'Eyre moyenne

L'Eyre, le plus important des cours d'eau landais, a créé dans le plateau une entaille assez profonde pour atteindre, sous le manteau de sable, les faluns de l'Helvétien qui, bien drainés, donnent de bons sols agricoles. C'est en fonction de ces aptitudes que s'était établi le peuplement ancien. Tout autour, les landes à moutons occupaient plus de place que les pignadas ou plantations de pins. Sous le Second Empire, les landes communales ont été en grande partie allouées à des particuliers, paysans du lieu ou bourgeois des villes, et plantées en pins. L'économie est devenue avant tout forestière et le cultivateur s'est mué en résinier. Cette transformation s'est accompagnée d'un essor industriel : fonderies de Béliet, héritières des anciennes forges qui utilisaient la « pierre d'alios », usine de cycles de Belin et surtout industries du bois et du papier. Parallèlement, on a assisté à la quasi disparition de l'élevage ovin, à la contraction du paysage agricole et au dépeuplement des localités purement rurales. L'agriculture ne produit plus guère que pour la nourriture des vaches laitières dont le lait est collecté pour Bordeaux ou les plages du Bassin d'Arcachon. Mais le maintien ou le développement de cette agriculture paraît indispensable au bon équilibre de la région, en raison des crises auxquelles est exposée la sylviculture.Vila-Valenti Juan. L'évolution économique des pays de l'Eyre moyenne. In: Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 26, fascicule 3, 1955. pp. 155-175