Schopenhauer and Beckett's «Proust»

Samuel Beckett's critical essay Proust is considerably influenced by Schopenhauer's philosophical ideas. The article examines this influence under three headings : 1) pessimism ; 2) art and the aesthetic ; 3) asceticism. The article concludes with criticism of Beckett's treatment of the aesthetic which is conceived solely in terms of a momentary consolatory experience. Art not only evokes moments of «blessedness», but also presents a critical analysis of social reality. It evokes not only feelings of transcendence but feelings of indignation at injustice, hatred of oppression, the desire to alter an inert social order.L'essai critique de Beckett, Proust, porte la marque d'une forte influence subie au contact des idées philosophiques de Schopenhauer. L'article étudie cette présence sous trois rubriques : 1) le pessimisme ; 2) l'art et l'expérience esthétique ; 3) l'ascétisme. L'article formule en conclusion une critique de la manière dont Beckett aborde le domaine esthétique, qu'il conçoit uniquement en termes d'une expérience de consolation momentanée. Le rôle de l'art ne se borne pas à la création d'instants de «béatitude» ; il consiste également à présenter une analyse critique de la réalité sociale. Il évoque non seulement des sentiments de transcendance, mais aussi d'indignation devant l'injustice, la haine de l'oppression, le désir de modifier un ordre social figé.Jones K. Schopenhauer and Beckett's «Proust». In: Études irlandaises, n°11, 1986. pp. 71-81