Un retour de la catastrophe sur la scène scientifique ? Enjeux et débats

For about fifteen years, in a scientific landscape marked by risk, research has increasingly been dealing with the topic of disasters. There are mainly two approaches : one, empirical, aims at describing and documenting situations of disasters ; the other, more theoretical one, construes disasters as entry points to analyse contemporary societies. Nevertheless, the scattering of scientific productions as well as the specificity of disaster envisioned as a topic of study are in question. Can we produce a scientific discourse about disasters' ? Is the disaster a new paradigm that competes with the paradigm of risk ? If it does, would it imply a change of our social model ? These questions, certainly legitimate, are situated at such a level of abstraction that most of the time they don't take into account the questions that emerge from their own field, thus overshadowing the heuristic character of this research.Depuis une quinzaine d'années, dans un paysage scientifique marqué par le risque, les travaux de recherche sur les catastrophes se multiplient. Ils défendent principalement deux approches : l'une, empirique, vise à décrire et documenter les situations de catastrophe ; l'autre, plus théorique, envisage la catastrophe comme un analyseur des sociétés contemporaines. Malgré tout, l'éparpillement des productions comme la spécificité de l'objet catastrophe font débat. Peut-on produire un discours scientifique sur les catastrophes ? La catastrophe est-elle un nouveau paradigme venant concurrencer celui du risque ? Si oui, cela impliquerait-il de changer de modèle de société ? Ces questions, certes légitimes, se situent à un tel niveau d'abstraction qu'elles écartent la plupart du temps la question du terrain, faisant passer au second plan le caractère heuristique de cette démarche. concurrencer celui du risque ? Si oui, cela impliquerait-il de changer de modèle de société ? Ces questions, certes légitimes, se situent à un tel niveau d'abstraction qu'elles écartent la plupart du temps la question du terrain, faisant passer au second plan le caractère heuristique de cette démarche.Desde hace quince de años, en un paisaje científico marcado por el riesgo, los trabajos de investigación sobre las catástrofes se multiplican. Defienden principalmente dos enfoques : uno, empírico, pretende describir y documentar las situaciones de catástrofe ; el otro, más teórico, contempla la catástrofe como un analizador de las sociedades contemporáneas. A pesar de todo, el esparcimiento de las producciones, como la peculiaridad del objeto catástrofe, hacen debate. ¿ Podemos producir un discurso científico sobre las catástrofes ? ¿ La catástrofe es un nuevo paradigma viniendo a competir con el del riesgo ? ¿ Sí sí, irnplicaría de cambiar de modelo de sociedad ? Esas preguntas en efecto legítimas, se sitúan a un tal nivel de abstracción que alejan la mayoría del tiempo la cuestión del terreno, haciendo pasar al segundo plano el carácter heurístico de este abordaje.Clavandier Gaëlle. Un retour de la catastrophe sur la scène scientifique ? Enjeux et débats. In: Communications, 96, 2015. Vivre la catastrophe. pp. 93-106