Les pouvoirs locaux et les débuts de la formation professionnelle dans le Nord sous la Troisième République (1880-1914)

In a region like the North were industrial growth was fast, one could have expected a rapid progress in the training of skilled workers. However, begore 1900, imitiatives were scarce, except for the creation of the Ecole Professionnelle in Armentières in 1887 and the municipal courses organized by some towns founded in the North : the commercial and industrial Ecole Pratique in Fourmies and the industrial Ecole Pratique in Lille. After 1900 the initiatives were multiplied thanks to the common efforts of two men : Gustave Dron, member of Parliament and mayor of Tourcoing, and Edouard Labbé, general inspector of technical education. Those two men brought the problems out and favoured new foundations that's how the chief industrial towns, according to the 1892 law were provided with technical schools : Tourcoing, Roubaix, Denain, Maubeuge, Valenciennes, Douai, Dunkerque. This development of technical education was not simple. It raised financial problems that town councils had to solve. But it also pointed to fundamental problems : who should technical training responsibilities fall on ? Firms or public authorities ? Opposed interest hampered the efforts made to structure technical training. But this couldn't prevent the North from becoming the department where technical education started awaking interest.Dans une région comme le Nord où la croissance industrielle est forte, on pourrait s'attendre à un essor de la formation professionnelle de la main d'oeuvre. Or, avant 1900, les initiatives sont rares. Hormis la création de l'Ecole nationale professionnelle d'Armentières en 1887 et les cours municipaux organisés par les villes qui en expriment le besoin, seuls deux établissements sont fondés dans le Nord : l'école pratique de commerce et d'industrie de Fourmies et l'école pratique d'industrie de Lille. Après 1900, les initiatives se multiplient sous l'action conjuguée de Gustave Dron, député-maire de Tourcoing, et d'Edouard Labbé, inspecteur général de l'enseignement technique. Ces deux hommes font prendre conscience des problèmes et encouragent les fondations. C'est ainsi que les principales villes industrielles, en fonction de la loi de 1892, se dotent d'établissements professionnels : Tourcoing, Roubaix, Denain, Maubeuge, Valenciennes, Douai, Dunkerque. Cet essor de l'enseignement technique n'est pas simple. Il soulève des questions financières que les communes doivent résoudre. Mais il suscite aussi des débats de fond : à qui revient la formation professionnelle ? aux entreprises ? aux pouvoirs publics ? Les oppositions d'intérêts ralentissent les efforts engagés pour structurer la formation ouvrière. Elles ne peuvent empêcher le Nord de devenir un département où l'enseignement professionnel commence à susciter de l'intérêt.Vandenbussche Robert. Les pouvoirs locaux et les débuts de la formation professionnelle dans le Nord sous la Troisième République (1880-1914). In: Revue du Nord, tome 66, n°261-262, Avril-septembre 1984. Liber Amoricum. Mélanges offerts à Louis Trenard. pp. 883-892