Le christianisme comme athéisme suspensif. Réflexions sur le «Etsi Deus non daretur»

In trying to understand the success of the formula «Etsi Deus non daretur», we discover that Christianity has had its moments of atheism which are, in a way, necessary and coextensive. Hence our description suspensive atheism which tries to express the idea that Christianity regularly attempts, so to speak, to suspend faith whenever it seems necessary to get out of the confinement of its own and unique paradigms in a solitude of identity and self-referring tension which would be death bringing because of a lack of rejuvenating otherness and a questioning opposite proposition.En cherchant à comprendre ici la fortune de la formule «Etsi Deus non daretur», nous découvrons que le christianisme contient des moments d'athéisme qui lui sont comme nécessaires et coextensifs. D'où notre description d'un athéisme suspensif, voulant exprimer par là que le christianisme entend régulièrement mettre en quelque sorte la foi en suspens, à tout moment qu'il lui apparaît indispensable de sortir d'un enfermement sur ses propres et uniques paradigmes, dans une solitude identitaire et une crispation autoréférentielle qui lui seraient mortifères, par manque d'une altérité régénérante, d'un vis-à-vis interrogateur.Gesché Adolphe. Le christianisme comme athéisme suspensif. Réflexions sur le «Etsi Deus non daretur». In: Revue théologique de Louvain, 33ᵉ année, fasc. 2, 2002. pp. 187-210