The transmission of the Ars Bonifacii and the Ars Tatuini

The transmission of the two eighth-century Latin grammars by the Anglo-Saxons Boniface and Tatwine is hitherto thought to have been closely linked. However, the theory which assumes that Boniface brought both grammars to Germany and that they circulated outwards from Lorsch or Würzburg to Reichenau and northern France ignores both historical and codicological evidence. Boniface and Tatwine lived in widely-separated parts of England, and although contemporaries, are not known to have met. Their classical sources scarcely overlap, and it is apparent from the grammars that neither author knew the other's work. In the surviving manuscripts, the two grammars belong to portions of different origin. The ars Tatuini can be shown to have travelled together with a group of classical works — Priscian's institutio de nomine, Servius' de finalibus and excerpts from the ars grammatica of Charisius — from the Carolingian court to St. Riquier (BN, lot. 17959 can be identified with a manuscript described in the St. Riquier catalogue) and to Reichenau /Murbach. At the court the ars Tatuini was also added to a different corpus, already owned by St. Riquier, which included the grammars of Augustine, Julian of Toledo and Paulus Diaconus : in this company it arrived at Lorsch. In contrast, the ars Bonifacii circulated alone, ultimately reaching both Lorsch and St. Riquier, where it was added to codices which already contained the ars Tatuini.On considère généralement que pour leur diffusion les deux grammaires latines du VIIIe siècle des anglo-saxons Boniface et Tatuin ont été étroitement liées. Apportés en Allemagne par Boniface, les deux ouvrages auraient été diffusés de Lorsch ou Würzburg vers Reichenau et le nord de la France. Cette théorie ne tient aucun compte des événements historiques et codicologiques. Boniface et Tatuin, bien que contemporains, étaient fort éloignés l'un de l'autre et nous ne savons rien des contacts qu'ils ont pu avoir. Ces deux ouvrages ont des sources tout à fait différentes et ne montrent aucune trace d'une connaissance mutuelle. Ils ont, de plus, subi des sorts différents. On peut montrer que l'ars Tatuini a voyagé avec une collection d'oeuvres grammaticales classiques — l'institutio de nomine de Priscien, le de finalibus de Servius et des extraits de la grammaire de Charisius — de la cour carolingienne à Saint-Riquier (le RN lat. 17959 peut être identifié avec un manuscrit décrit dans le catalogue de Saint-Riquier) et à Reichenau /Murbach. A la cour on ajouta aussi l'ars Tatuini à une collection de grammaires médiévales déjà possédée par Saint-Riquier : les grammaires d'Augustin, de Julien de Tolède et de Paul le Diacre. Ainsi est-il arrivé à Lorsch. La grammaire de Boniface, au contraire voyagea seule jusqu'à son arrivée à Lorsch et à Saint-Riquier où on l'ajouta, par hasard, à des manuscrits dont l'ars Tatuini faisait déjà partie.A. Law Vivien. The transmission of the Ars Bonifacii and the Ars Tatuini. In: Revue d'histoire des textes, bulletin n°9 (1979), 1980. pp. 281-288