Les migrants étrangers de la Porte de Bourgogne

Résumé. L'industrialisation importante de la Porte de Bourgogne (qu'il serait préférable d'appeler Porte d'Alsace) a provoqué dès la fin de la première guerre mondiale un appel à des migrants étrangers très variés. Ces étrangers se groupent essentiellement dans le triangle Sochaux-Audincourt-Montbéliard et dans la vieille ville de Belfort. Ils se divisent en quatre groupes principaux : Italiens, Espagnols, Nord- Africains, et Portugais. Les Algériens forment la majorité de la main-d'œuvre musulmane. La plupart des étrangers se regroupent pour leur habitat selon leurs origines. Un grand nombre d'entre eux sont analphabètes. Selon l'ancienneté dans la région et les conditions d'emploi, on distingue des migrants « évolués » bien adaptés et des migrants « prolétaires » mal adaptés. Ces derniers font de plus en plus pression sur le marché du travail, mais s'adaptent difficilement au travail d'usine. L'absentéisme et les accidents sont fréquents chez eux. Trois problèmes doivent être résolus : - l'adaptation linguistique ; - le logement ; - l'intégration des familles dans la vie sociale régionale. Des centres sociaux et culturels ont été créés pour résoudre ces problèmes. Dans l'ensemble, la fusion est rapide à l'échelon de la seconde génération dans la communauté régionale, les jeunes ayant tendance à rompre avec les traditions et mœurs de leur pays d'origine.Dézert Bernard. Les migrants étrangers de la Porte de Bourgogne. In: Revue Géographique de l'Est, tome 6, n°3-4, Juillet-décembre 1966. pp. 269-285