Médecine et philosophie : sur la date de Sextus Empiricus et celle de Diogène Laërce à la lumière du Corpus galénique

The aim of this paper is to review the works and the date of Sextus Empiricus bringing together the philosophical and medical testimonies : 1. Sextus is, in Diogenes Laertios (IX 115-116), the last but one sceptic philosopher in the line of Timon, but he is also an empiric physician. 2. Analysis of the passages in the works of Sextus showing that he is a physician ; problem of his belonging to empiric or methodic school. 3. The place of Sextus in the Corpus Galenicum : Sextus never appears in the genuine works, in spite of many informations given by Galen about the empiricists (cf. especially Subfiguratio Empirica, De experientia medica) ; but he is mentioned by the Pseudo-Galen Introductio sive Medicus as the last in the list of empiric physicians. 4. Therefore the floruit of Sextus is after Galen in the beginning of the IIId c., whereas the Pseudo-Galen is after Sextus and a fortiori after Galen. And the floruit of Diogenes Laertios, since he mentions not only Sextus but also his disciple Saturninus, is one generation after Sextus (medium of the IIId c.).L’objet de l’article est de réévaluer l’oeuvre et la date de Sextus Empiricus en combinant les témoignages philosophiques et médicaux : 1. Sextus dans Diogène Laërce IX 115-116 est l’avant-dernier membre de la lignée des philosophes sceptiques après Timon, mais il est aussi un médecins empirique ; 2. Examen des passages dans l’oeuvre de Sextus indiquant qu’il est médecin et problème de son appartenance à la médecine empirique ou méthodique∞∞∞ ; 3. Examen de la place de Sextus dans le Corpus galénique : il est totalement absent des oeuvres authentiques, malgré les nombreuses informations que Galien donne sur les empiriques (cf. surtout Esquisse empirique, De l’expérience empirique). Il est, en revanche mentionné par le Pseudo-Galien, Médecin (= Introductio sive medicus) en dernier dans la liste des médecins empiriques. 4. La conséquence en est que le floruit de Sextus est postérieur à Galien et date du début du IIIe s., tandis que le Pseudo-Galien, Médecin est postérieur à Sextus et a fortiori à Galien. Quant à Diogène Laërce qui cite non seulement Sextus, mais aussi son disciple Saturninus, il est postérieur d’une génération à Sextus (milieu du IIIe s.).Jouanna Jacques. Médecine et philosophie : sur la date de Sextus Empiricus et celle de Diogène Laërce à la lumière du Corpus galénique. In: Revue des Études Grecques, tome 122, fascicule 2, Juillet-décembre 2009. pp. 359-390