Le régime des terres dans les aidées du XVIIIe siècle

At the end of the 18th century, the official presence of the French in India was limited. Those French who remained in a private capacity, being in direct contact with the Indian population, were able to note several details on the Indian village which they labelled « aidée ». They situated their remarks on land ownership within the European debate on oriental despotism. They underlined the Indian particularities concerning cultivating rights and the levying of land taxes as well as a validation of the local power by the central power. This paradox could explain the flourishing state of the provinces despite the decadence of the central Moghul Empire, the shifting boundaries of the various principalities, the abandoned or burnt fields and the apparent autonomy of certain aidées.A la fin du XVIIIe siècle, la présence officielle des Français en Inde était réduite. Ceux qui y restèrent à titre privé, en contact direct avec la population indienne, purent noter de nombreux détails sur le village indien, qu'ils appelèrent « aidée ». Ils placèrent leurs observations sur la propriété des terres dans le cadre du débat européen sur le despotisme oriental. Ils soulignèrent les spécificités indiennes concernant les droits de culture de la terre et la perception des impôts, et une validation du pouvoir local par le pouvoir central. Ce paradoxe expliquerait l'opulence des provinces malgré la décadence de l'Empire mogol, les frontières flottantes des différentes principautés, les terres abandonnées ou brûlées et l'autonomie apparente de certaines aidées.D'Souza Florence. Le régime des terres dans les aidées du XVIIIe siècle. In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 81, n°303, 2e trimestre 1994. pp. 161-169