Les structures du pouvoir et la rurale précoloniale

The problem of power is confronted from the point of view of the community, rural at its base (village when it exists, lineage or a fragment of lineage, or more generally, « household »), that is to say the unified core of production and of subsistance, which has never been in black Africa an isolat autarcie, but has generally been tied to the exterior by three possible types of relationships : 1. the lineage relationship fonded on family ties. 2. the political relationship as such, or the recognition of a territorial state authority, even if a state appears as super imposed, because on the level of the village, it is rendered almost exclusively by coercion. 3. the relationship of personnel dependence which covers, or contradicts the two preceeding ones by a network of exchanges and obligations being either horizontal — from lineage to lineage, or from village to village —, or vertical, from the village up till the superior authority, passing or not from the intermediatery stages (province chiefs, etc.). Family ties, territorial foundations, personel dependence... The complex game of these three variables show the elasticity of the whole System, which can be found in Africa, the different shades, from the lineage society said « without state » (" sans État ») up to the political formation the most clearly and neatly structured.Le problème du pouvoir est abordé du point de vue de la communauté rurale de base (village quand il existe, lignage ou fragment de lignage ou plus généralement, household), c'est-à-dire le noyau unitaire de production et de subsistance qui n'a jamais été en Afrique noire un isolât autarcique, mais a généralement été lié à l'extérieur par trois types possibles de relation : 1. Les relations lignagères fondées sur les liens familiaux. 2. Les relations politiques proprement dites, ou reconnaissance d'une autorité étatique territoriale, même si l'État apparaît comme surimposé parce que, au niveau du village, il se traduit quasi exclusivement par la coercition. 3. Les relations de dépendance personnelle qui recouvrent ou contrarient les deux précédentes par un réseau d'échanges et d'obligations, soit horizontal — de lignage à lignage, ou de village à village — , soit vertical, depuis le village jusqu'à l'autorité supérieure, en passant ou non par les étapes intermédiaires (chefs de province, etc.). Liens familiaux, assises territoriales, dépendances personnelles... Le jeu complexe de ces trois variables rend compte de la souplesse de l'ensemble du système, dont on trouve en Afrique toutes les nuances, depuis la société lignagère dite « sans État » jusqu'à la formation politique la plus nettement structurée.Coquery-Vidrovitch Catherine. Les structures du pouvoir et la rurale précoloniale. In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 68, n°250-253, Année 1981 1981. Etat et société en Afrique Noire. pp. 54-70