La découverte de l 'Europe par les Malgaches au XIXe siècle

Madagascar, Saint-Laurent Island has its fixed place on August lOth 1500 : Diogo Dias' ship touched the West coasts. The Madagascan who visited Europe in nineteenth century have well remained Madagascan. They wanted to see, to understand and to choose. This aspect of forced discovery cannot be denied (forced rather than passive), nor this European will to impose its conceptions by making them know. « Slaves or princes, devoted to galleys, to fairs or to the court, these Madagascans discovered well Europe.» The discovery of Europe by the Madagascans in the nineteenth century is also done in Madagascar even by the teaching of the missionaries, at the church or at school, by the newspapers, some independent journalists and by the books. Indirect discovery, sometimes more authoritarian but permanent from 1861. Fascinating and meaningful will be thus the discovery of Europe by the Madagascan intellectuals who well know first their own country but who look for again, by means of the personal contacts and above all through their readings, the meaning of the foreign values. They never went to Europe (even if they sent there their children) and are not subjected under the direct and pressing influence of the European culture. An acculturation is slowly imposed with the contact of Europe. Charmed by the European culture, the Western ideal of liberty and justice, the material progress, the Christian ethics, are not for more depreciating the civilisation inherited from the ancestors. A « British-Madagascan » civilisation is also developped and this does not mean aliénation and uprooting.Madagascar, l'île Saint-Laurent a sa place fixée au 10 août 1500 : le navire de Diogo Dias toucha les côtes de l'ouest. Les Malgaches qui visitèrent l'Europe au XIXe siècle sont bien restés malgaches. Ils ont voulu voir, comprendre, choisir. On ne peut nier cet aspect de découverte forcée (forcée plutôt que passive), ni cette volonté de l'Europe d'imposer ses conceptions en les faisant connaître. «Esclaves ou princes destinés aux galères, aux foires ou à la cour, ces Malgaches découvrirent bien l'Europe. » La découverte de l'Europe par les Malgaches au XIXe siècle se fit aussi à Madagascar même par l'enseignement des missionnaires à l'église ou à l'école, par les journaux, par quelques journalistes indépendants et par les livres. Découverte indirecte, parfois plus autoritaire, mais permanente à partir de 1861. Passionnante et significative sera donc la découverte de l'Europe par les intellectuels malgaches qui connaissent bien d'abord leur propre pays mais qui recherchent, à travers les contacts personnels et surtout à travers leurs lectures, le sens des valeurs étrangères. Ils ne sont jamais allés en Europe (même s'ils y envoient leurs enfants) et n'ont pas subi l'emprise directe et impérieuse de la culture européenne. Une acculturation s'impose lentement au contact de l'Europe. Séduits par la culture européenne, l'idéal occidental de liberté et de justice, le progrès matériel, la morale chrétienne, ne dévalorisent pas pour autant la civilisation héritée des autres. Une civilisation «anglo-malgache» s'est aussi développée et cela ne signifie pas aliénation et déracinement.Ayache Simon. La découverte de l 'Europe par les Malgaches au XIXe siècle. In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 73, n°270, 1er trimestre 1986. Madagascar et l'Europe (1re Partie) pp. 7-25