La Thaïlande dans les publications françaises du début du XIXe siècle

With the accession of Charles X and the stabilization of interior policy, 1824 marked the revival of the curiosity of French people for far away countries. The newspapers of that period mereby resumed belatedly the information already published in Great Britain. Sailing ships being replaced by steam ships enable the shipping services to increase and create a revival of interest for Thailand, marked by the publication of several hundred articles and a certain number of works ; these writings are, for the most part, at second-hand and only three books escape this rule. The most interesting documents were composed by missionaries. The merchants remained above ail accountants and the diplomats were prisoners of their of reserve. The original publications were, in the first place, accounts of travels, then itineraries, and, finally, propaganda works inspired by the foreign policy of contemporary France. A certain unity of form emerges from ail this literature, often drawn from the same sources or inspired from observation of the same itinary, nearby always limited to the same towns. The accounts by these travellers were centred on an impression of journeying, often quite far from the reality, for, distorted by an erroneous interpretation of facts, even though effectively observed, or by a shower of distortions in the translation, inevitable by authors ignorant of the Thai language. In the accounts, the author tries to share his Personal experience with the reader while often in the text the discovery of Thailand does not constitute the real object of the work, but rather provides a pretext which allows the reader to quench his thirst for exotic anecdotes and also to help and increase the circulation and the thickness of the publication. The study of these texts informs us as to what the French educated, upper middle-class thought of Thailand and its inhabitants.Avec l'avènement de Charles X et la stabilisation de la politique intérieure, 1824 marqua la renaissance de la curiosité des Français pour les pays lointains. La presse de l'époque se contente alors de reprendre tardivement des informations déjà publiées en Grande-Bretagne. Le remplacement des voiliers par les bateaux à vapeur permet le développement des relations maritimes et suscite un regain d'intérêt pour la Thaïlande, marqué par la publication d'une centaine d'articles et de quelques ouvrages. Ces écrits sont pour la plupart de seconde main et seuls trois livres échappent à cette règle. Les documents les plus intéressants furent rédigés par des missionnaires, les commerçants demeurant avant tout des comptables et les diplomates restant prisonniers de leur obligation de réserve. Les publications originales furent en premier lieu des récits de voyage, puis des itinéraires et enfin des écrits de propagande inspirés par la politique étrangère de la France contemporaine. Une certaine unité de ton se dégage de toute cette littérature, souvent puisée aux mêmes sources ou inspirée par l'observation du même itinéraire presque toujours limité aux mêmes villes. Les récits des voyageurs étaient centrés sur une impression de voyage, souvent assez lointaine de la réalité car faussée par l'interprétation erronée de faits pourtant effectivement observés ou par les déformations de traductions en cascade, indispensables à des auteurs ignorant la langue thaïe. Dans les récits, l'auteur essaie de partager son expérience personnelle avec le lecteur, tandis que souvent dans les compilations, la découverte de la Thaïlande ne constitue pas l'objet réel de l'ouvrage, mais fournit plutôt le prétexte qui permet d'abreuver la soif d'anecdote exotique du lecteur et aide ainsi à faire monter le tirage et l'épaisseur de la publication. L'étude de ces textes nous instruit sur ce que pensait la bourgeoisie française cultivée de la Thaïlande et de ses habitants.Panyarith Sunanta. La Thaïlande dans les publications françaises du début du XIXe siècle. In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 72, n°267, 2e trimestre 1985. La péninsule indochinoise et les Européens de la seconde moitié du XVIIIe siècle à 1954 (1re Partie) pp. 155-166