Dakar pendant la deuxième Guerre mondiale. Problèmes de surpeuplement

The population of Dakar, European an African, started growing rapidly and steadily from the time the French founded a post at the extreme end of the Cape Verde peninsula in 1857. During the second world war the impression of over-population made the authorities think of taking severe measures to stop the flow of immigration. Dakar was then composed of two towns : one so called European town but which still included several unhealthy small blocks of huts and shanties inhabited by Africans ; and the other, the Médina, which was created as a segregated village in 1914 when the plague broke out. The later in ist growth blocked the expansion of the European town towards the internai side of the peninsula. It was feared that the congestion of the population in very poor hygienic conditions might provoke epidemies. And eventually this happened ; between April and November 1944, the plague made 512 victims in Dakar. As the lack of building material, because of the war, made it impossible to undertake large scale construction programm, it could have appeared easier to clear up the town by some police measures. But these could not have been applied without some political inconveniences. After the war, the colonial administration abandoned their tentatives to stop the growth of Dakar. On the contrary, they started planning its expansion and this policy was to be continued and improved by the State of Senegal after 1960.La population de Dakar, tant africaine qu'européenne, s'est développée régulièrement et rapidement à partir de la fondation du poste français à l'extrémité de la péninsule du Cap Vert en 1857. Pendant la IIème Guerre mondiale, l'impression de surpeuplement fit envisager l'adoption de mesures de rigueur pour arrêter le flux de l'immigration. Dakar se composait alors de deux villes : l'une, la ville dite européenne comprenait encore de nombreux îlots insalubres de cases et de baraques occupées par des Africains ; l'autre, la Médina, village de ségrégation créé lors de l'épidémie de peste de 1914, s'était développée en bloquant le développement de la ville européenne vers l'intérieur de la presqu'île. L'entassement de la population dans des conditions d'hygiène tout à fait insuffisantes faisait redouter le déclenchement d'épidémies. Et la peste fit effectivement 512 victimes à Dakar d'avril à novembre 1944. Le manque de matériaux pendant la guerre ne permettant pas d'entreprendre de grands travaux, il pouvait paraître plus facile de décongestionner la ville par des mesures de police. Celles-ci n'auraient pas été sans inconvénients politiques. Après la guerre, l'administration coloniale cessa de tenter de s'opposer à la croissance de Dakar. Elle en planifia au contraire le développement, politique continuée et amplifiée, après 1960, par l'État sénégalais.Bouche Denise. Dakar pendant la deuxième Guerre mondiale. Problèmes de surpeuplement. In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 65, n°240, 3e trimestre 1978. pp. 423-438