La politique religieuse de Gallieni à Madagascar pendant les premières années de l'occupation française (1896- 1900), d'après les documents du dépôt des Archives d'Outre-Mer à Aix

Several protestant missions (London Missionary Society, Friends Foreign Mission Association, Norwegian Lutheran Mission, Anglican Mission), plus the Roman Catholic Mission, were active in Madagascar by 1896. Protestant missions, particularly the L.M.S., had found favour with the royal government. The Roman Catholic Mission, headed by the Jesuit. Fathers, in their turn, counted upon the French military occupation to advantage them and promote their influence. However, Gallieni, in keeping with the French Government, declared himself for a policy of strict neutrality in religious matters (Mémorandum of October 5, 1896). In the meantime, he strove to weaken the more potent missions, the one who could break the peace in the religious sphère, the L.M.S. and the Jesuits ; for instance, he managed to replace the British L.M.S. by the French Protestant Mission. Moreover, he had ail missions adhère to the gênerai lines of the colonial government in teaching matters, and introduce French into the curriculum. Gallieni succeeded in keeping the Great Island free from serious distur- bances in the religious sphère, with ups and downs, according to current developments in international politics. He took to task the French Protestant Mission, part successor to the L.M.S. in 1897, for remaining in allegiance with the British mission. Facing the unwillingness of any mission to adhère wholeheartedly to his lines in educational matters, he sponsored undenominational schools, apter to following government rules.Plusieurs missions protestantes (London Missionary Society, Friends Foreign Mission Association, mission luthérienne norvégienne, mission anglicane)et la mission catholique exerçaient leur activité à Madagascar en 1896. Les missions protestantes, et en particulier la L.M.S., avaient été en faveur sous le gouvernement royal. La mission catholique dirigée par les Jésuites compte, en 1896, sur l'occupation militaire française pour obtenir des avantages et étendre son influence. Gallieni, en accord avec le gouvernement français, se prononce au contraire pour une politique de stricte neutralité religieuse (circulaire du 5 octobre 1896). Il s'efforce en même temps d'affaiblir les missions les plus puissantes, celles dont l'affrontement menace la paix religieuse, L.M.S. et Jésuites ; il intervient en particulier pour substituer la Mission protestante française aux Anglais de la L.M.S. Il exige enfin de toutes les missions qu'elles suivent les directives scolaires de l'administration et introduisent rapidement l'enseignement du français dans leurs écoles.Gallieni réussit à maintenir la paix religieuse dans la Grande Ile, avec des phases alternées d'apaisement et d'effervescence, liées aux développement de la politique internationale. Le général reproche à la Mission protestante française, qui s'est partiellement substituée à la L.M.S. en 1897, de rester inféodée à la mission britannique. Il reproche à toutes les missions de n'accepter qu'à contre-cœur les directives sur l'enseignement et développe de plus en plus un enseignement public laïque plus docile aux instructions du pouvoir.Gontard Maurice. La politique religieuse de Gallieni à Madagascar pendant les premières années de l'occupation française (1896- 1900), d'après les documents du dépôt des Archives d'Outre-Mer à Aix. In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 58, n°211, 2e trimestre 1971. pp. 183-214