Aristophane, grenouilles v. 1249-1364 : Eschyle et Euripide de μελοποιοὶ

La discussion qui oppose Eschyle à Euripide, dans les Grenouilles d'Aristophane, n'est pas seulement littéraire : sur près de 120 vers, Aristophane passe au crible la musique des deux compositeurs, depuis leurs sources d'inspiration jusqu'à leurs manies musicales. On en fait l'analyse, en suivant les seules indications en notre possession : le texte d'Aristophane, mais aussi les renseignements épars dans la littérature grecque aussi bien que dans les papyrus «musicaux» d'Euripide. Il ressort de cet examen que la caricature repose sur les traits les plus caractéristiques de la musique d'Eschyle et d'Euripide (que le public athénien pouvait reconnaître) ; que le pastiche musical se prête à une exploitation dramaturgique optimale (par la création d'effets très variés) ; qu'enfin, si la perte de la musique qui accompagnait le passage paraît irrémédiable, il n'en est pas moins évident que l'on peut tout de même en retrouver en partie la saveur. Mais ici, l'histoire littéraire est bien mince sans l'histoire de la musique.Bélis Annie. Aristophane, grenouilles v. 1249-1364 : Eschyle et Euripide de μελοποιοὶ. In: Revue des Études Grecques, tome 104, fascicule 495-496, Janvier-juin 1991. pp. 31-51