Autobiographie et héritage dans la langue des dieux : d'Homère à Hésiode et Pindare

Des indications autobiographiques concernant des lieux sont cachées chez trois poètes grecs de la langue des dieux : Homère, dans l'Illiade (Myrinè), puis Hésiode (Eubée) et Pindare (Cynoscéphales). Ce sont des signatures d'artistes, auxquels les textes de leurs prédécesseurs ont dû être expliqués dans des écoles de poètes, si bien qu'ils s'inspirent les uns des autres. Cet enseignement a aussi été relatif à l'ordre du monde, qui comporte la mort (exemple de l'Iliade), ainsi qu'une naissance bisexuée et une légitimité sociale (Hésiode, Pindare), deux thèmes également enseignés au poète hittite de la langue des dieux. Les traditions grecque et hittite de cette langue en effet pour la thématique propre au microcosme, héritage conceptuel conservé par ces poètes grecs qui ont innové par l'insertion de mentions autobiographiques propres à leurs univers personnel ; elles le font aussi pour les données relatives au cosmos, fournies par Homère dans l'Odyssée, Hésiode, Pindare, et le poète hittite, ainsi qu'on le montrera dans la seconde partie de cette étude.Bader Françoise. Autobiographie et héritage dans la langue des dieux : d'Homère à Hésiode et Pindare. In: Revue des Études Grecques, tome 103, fascicule 492-494, Juillet-décembre 1990. pp. 383-408