Sur l'essence et l'évolution du tragique chez les Grecs

Le tragique (à peu près étranger encore à l'épopée), qui éveille dans un cas douloureux le sentiment aigu des limites de l'homme et implique l'interrogation métaphysique, se manifeste de façon différente chez chacun des trois grands dramaturges grecs. L'évolution en est continue : elle semble aller de pair avec celle que subissent, à cette époque, l'idée du numineux et la notion instable de démon. La courbe du tragique n'est pas uniformément ascendante : c'est chez Sophocle, qui l'a mis au cœur de ses drames et lui a conservé tout son mystère, qu'il trouve son expression la plus achevée.Carrière Jean. Sur l'essence et l'évolution du tragique chez les Grecs. In: Revue des Études Grecques, tome 79, fascicule 374-375, Janvier-juin 1966. pp. 6-37