La dépendance sur un atoll gilbertain.

Dependency on a Gilbertese atoll: a case study of Abemama Island. — Abemama, in the remote Micronesian island group of Kiribati (formerly part of the Gilbert & Ellice Islands Colony) provides an interesting example of the interaction between the subsistence and cash economies and of evolving dependence on the outside world. Dependency is part of an historical process which began in the mid 19th century as tobacco and hoop iron became keenly desired items of trade. Gunboat diplomacy completed Abemama's subjection to British rule towards the end of the century, conversion to Christianity followed and a dual social structure evolved. Abemama, though poor, is relatively a rich and lucky island in Kiribati because of the ease with which food can be acquired from coconuts, fish and babai. In recent decades there has been a serious decline in babai cultivation, toddy cutting and other skills. Off-island employment is important in the cash economy and is sustained through a form of circular migration. Production is very variable and irregular and households depend on 3, 4 or 5 sources of income. Remittance income can cause a decline in local production. Richer households show greater dependence on store foods of poor nutritional value and activity patterns reveal a wide variety of household economic strategies. Attitudes to development reflect Abemama's background of benevolent paternalism and a comparison with the other four islands of the survey reinforce the picture of evolving dependency. In 1979 when independence was achieved, Kiribati suffered an unsurpassed economic regression when the phosphate deposits on Ocean Island were finally exhausted : export revenue declined from about $A 16 million to only $3 million.Abemama est un atoll de Kiribati (pays formé par la partie nord de l'ex-colonie britannique des Iles Gilbert et Ellice) en Micronésie. Il illustre bien la dualité existant entre l'économie de subsistance et l'économie de marché, ainsi que la dépendance croissante à l'égard du monde extérieur. Cette dépendance s'est forgée à la faveur d'un processus historique qui a débuté dans la seconde moitié du xix«- siècle lorsque le tabac et les feuillards d'acier des tonneaux s'échangeaient contre les productions locales, puis s'est poursuivie sous les effets conjugués de la diplomatie de la canonnière et de l'évangélisation. Ces différents types de contacts ont induit une structure économique de type dualiste : Abemama, à l'échelle locale, apparaît comme une île riche et heureuse grâce aux possibilités nourricières qu'elle offre : coprah, culture du babai, pêche, récolte du toddy, mais en même temps, de nombreux signes de déclin des activités et des compétences traditionnelles peuvent être enregistrés. Les emplois salariés extérieurs à l'île sont importants dans l'économie monétaire; les travailleurs s'y relaient dans une forme de migration circulaire. Les maisonnées villageoises dépendent de 3, 4 ou 5 sources de revenus parmi lesquelles les envois de fonds des emigrants sont les plus importants. Ces envois sont souvent à la racine du déclin des productions vivrières locales affectant les maisonnées les plus riches, et vont de pair avec une plus grande dépendance à l'égard de la nourriture importée, de médiocre valeur nutritionnelle. L'éventail des activités révèle des stratégies domestiques et économiques variées, également placées sous le signe d'une dépendance accrue à l'égard de l'extérieur. La fermeture des mines de phosphates de l'Ile Océan en 1979 — qui a ramené la valeur des exportations de Kiribati à 3 millions de dollars australiens, contre 16 millions l'année précédente aura-t-elle une incidence sur cette tendance ? Quel sera alors le coût de la dépendance ?Watters Ray F., Antheaume Benoît. La dépendance sur un atoll gilbertain.. In: Espace géographique, tome 13, n°1, 1984. pp. 37-48