La partie immergée de l'information géographique : Analyse critique à travers le cas de la planification spatiale maritime

International audienceThis work consists in studying the life cycle of geographical information as a whole divided into four main stages: data manufacturing, processing of geographical information, its representation and finally its circulation through the case of the Maritime Spatial Planning (MSP). MSP aims to organize the development of the maritime economy and to achieve social objectives while respecting the good ecological status of the seas, based on the "best available data". It is therefore based on geographic information and geotechnologies. However, while part of the “reality” is neither described by existing information nor mobilized for planning purposes, and while there are still technical limitations intrinsic to the technologies used, the role of geographic information and geotechnologies remain still little studied. This leads to a lack or even partial representation of space, which critical cartography is constantly questioning. This research contributes to clarifying the informational stakes of planning, in the digital era, and to feed the critical turn at work in this field by an exploratory and qualitative approach. This work focuses on the technical choices made during planning processes and the influences they have on political decisions. By approaching the subject through the socio-technical aspect of planning processes, the relations of domination between the different actors, notably the invisible powers, are brought to light. This work demonstrates that geographic information legitimizes and is shaped by planning decisions.Ce travail consiste à étudier les apports potentiels d’une analyse critique de l’ensemble du cycle de vie de l’information géographique décomposé en quatre étapes : la fabrique des données, les traitements des informations géographiques, leur représentation et enfin leur circulation à travers le cas d’étude de la Planification Spatiale Maritime (PSM). La PSM vise à organiser le développement de l’économie maritime et à atteindre des objectifs sociaux tout en respectant le bon état écologique des mers à partir « meilleures données disponibles ». Cela se base sur des informations géographiques et des géotechnologies. Cependant, alors qu’une partie de la « réalité » n’est ni décrite par les informations existantes, ni mobilisée dans le cadre de la planification et qu’il demeure des limites techniques intrinsèques aux technologies utilisées, le rôle des informations géographiques et des géotechnologiques reste peu étudié. Cela aboutit à une représentation partielle, voire partiale, des enjeux que la cartographie critique ne cesse de questionner. Ces recherches contribuent à expliciter les enjeux informationnels de la planification, à l’ère du numérique, et à alimenter le tournant critique à l’oeuvre dans ce domaine par une démarche exploratoire et qualitative. Ce travail s’intéresse aux choix faits lors des processus de planification et les influences qu’ils exercent sur les décisions politiques. En abordant le sujet par le volet sociotechnique des processus de planification, les relations de domination entre les différents acteurs et actrices sont mis en lumière. Ces travaux démontrent que l’information géographique légitime et est façonnée par les décisions de planification