Les cercueils de bois médiévaux et modernes en Anjou : Meubles précieux ou simples caisses?

An ethnobotanical methodology was used both during the excavation and the laboratory examination to study wood pseudomorphs, preserved by the corrosion of iron nails from coffins. A sampling technique developed and tested on three medieval and modem sites recently excavated in Anjou (western France). It consists of the precise recording of the position of the nails in space ; and enables us to analyse the structure of the coffin, the transversal section of wood remains and the localisation of each species within the coffin. The identification of the woods species used to make the coffins shows that most of them have been made of two or three different species. The actual position of the nails reveals the way the planks were fixed and raises the probleme of the choice of timber. Among the ten taxons identified, the poplar, the oak, the walnut and the fir (which has been imported in Anjou) are the most used. The timber preparation and particularly the way it is eut up are discussed. At last, the recording of the position of the nails and other remains during the excavation gives informations on the technology used to built the coffin, its structure, its finish andits possible decoration. The study especiaîly focuses on the supply and preparation of timber in urban and rural settlements during the historic periods through the woods remains in burials.Les vestiges ligneux préservés par les oxydes de fer des clous de cercueil ou autres, ont été étudiés dans une optique ethnobotanique grâce au développement méthodologique mis en place tant au stade de la fouille qu'à celui du laboratoire. Une technique de prélèvement, développée et testée sur trois sites médiévaux et modernes fouillés récemment en Anjou, permet l'analyse de la structure grâce à un repérage très précis du clou dans l'espace et à l'étude du plan ligneux. La reconnaissance des bois utilisés dans les cercueils montre qu'une grande partie compte deux ou trois essences différentes. La localisation des clous permet de retrouver leur emplacement sur la bière et il a été ainsi possible d'aborder les problèmes de statuts des essences. Parmi les dix taxons reconnus le peuplier, le chêne, le noyer et le sapin sont les plus utilisés ; ce dernier est un bois importé. La mise en oeuvre du bois et plus particulièrement les modes de débitage sont également abordés. Enfin, la cotation des clous et des autres vestiges réalisée lors de la fouille a permis d'étudier la technologie du cercueil, sa structure, sa finition et son éventuelle décoration. Cette étude se veut avant tout une approche des modes d'approvisionnement et de la mise en oeuvre des bois des milieux urbains et ruraux aux périodes historiques au travers de vestiges ligneux provenant de sépulture.Hunot Jean-Yves. Les cercueils de bois médiévaux et modernes en Anjou : Meubles précieux ou simples caisses?. In: Revue archéologique de l'ouest, tome 13, 1996. pp. 185-203