Autour d'une lecture «politique» de la troisième Critique

Hannah Arendt's political interpretation of Kant's «Critique of Aesthetic Judgment» could feed contemporary political thinking. But some misunderstandings must be avoided which would lead the inquiry in directions which fail to take account of Arendt's essential proposal. To achieve this it could be helpful to recall the traditional roots of the central notion of common sense in Kant and in Arendt's thought, namely Shaftesbury, Aristotle, Thomas Aquinas. Moreover the meaning, scope and consistency of the articulation of these inherited notions with Kant's concept of common sense must be questioned.La lecture politique que propose Hannah Arendt de la «Critique de la faculté de juger esthétique» de Kant semble appeler une reprise qui nourrirait la réflexion actuelle sur le politique. A cet égard, certaines mésinterprétations de la tentative arendtienne devraient être évitées qui engageraient la recherche dans des directions ne retenant pas l'essentiel de la proposition arendtienne. Afin d'y faire obstacle, il est bon de rappeler les sources traditionnelles où puise d'une part Kant, d'autre part sa reprise par Arendt, en ce qui concerne le thème central du sens commun: Shaftesbury, Aristote, Thomas d'Aquin. Mais il y a lieu de s'interroger également sur le sens, la portée et la cohérence de l'articulation de ces différents héritages sur la notion kantienne.Lories Danielle. Autour d'une lecture «politique» de la troisième Critique. In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième série, tome 86, n°70, 1988. pp. 150-160