La vie religieuse dans les villes de la Baltique à la fin du Moyen Âge

L'auteur attire l'attention sur la forme spécifique du christianisme aux périphéries de la civilisation de l'Europe du Moyen Âge. Ses contenus se fondaient sur les formes traditionnelles de vie de peuples très diversifiés - slaves, Scandinaves, ougrofinnois, baltes - et des nouveaux venus, bourgeois, paysans et chevaliers d'Allemagne cherchant des possibilités de faire carrière. L'éloignement des centres de la culture favorisait un syncrétisme spécifique, doublé d'une façon pragmatique de traiter les fondements de la foi. Ses contenus étaient ramenés à diverses formes de sacrum commercium. Une réflexion plus profonde est apparue très tard, et presque exclusivement chez les élites intellectuelles restreintes provenant des cercles bourgeois. Les vastes contacts professionnels de la bour- geoisie conduisaient à la propagation dans les arts, dans les formes de sociabilité, d'une phraséologie, d'un modèle de vie communs à toute la zone de l'Europe du Nord où fonctionnait la Hanse. Il convient de porter particulièrement son attention sur le fait que l'organisation des confréries profanes réalisant les besoins culturels et professionnels des communautés humaines, constitua une forme de liens sociaux acquérant une importance croissante à partir du XIVe siècle. C'est alors que s'est manifestée une différence plus sensible entre la religiosité populaire et la religiosité des élites.Samsonowicz Henryk. La vie religieuse dans les villes de la Baltique à la fin du Moyen Âge. In: L'Église et le peuple chrétien dans les pays de l'Europe du Centre-est et du Nord (XIVe-XVe siècles) Actes du colloque de Rome (27-29 janvier 1986) Rome : École Française de Rome, 1990. pp. 47-55. (Publications de l'École française de Rome, 128