La mortalité des enfants trouvés dans le département de l'Ain aux XVIIIe et XIXe siècles

Alain Bideau et Guy Brunet, La mortalité des enfants trouvés dans le département de l'Ain aux XVIIIe et XIXe siècles, p. 219-248. Mesurer l'importance quantitative de l'abandon d'enfants nécessite une zone d'observation assez vaste, replaçant une ville dans son bassin démographique. Le rapport enfants abandonnés/population est de 1/73 pour la ville de Bourg, mais seulement de 1/2400 pour l'ensemble du département. Si relativement peu d'enfants sont abandonnés dans le département de l'Ain, certaines régions défavorisées reçoivent une quantité importante de nourrissons, notamment en provenance de l'hospice de la Charité de Lyon. Par exemple Hautecourt, commune d'un millier d'habitants, reçoit au XIXe siècle 28 enfants en moyenne chaque année. Deux méthodes différentes ont été utilisées pour approcher le niveau de la mortalité infantile et juvénile de ces enfants. À Druillat, au XVIIIe (v. au verso) siècle, la mortalité infantile est de 430%, alors qu'elle est de 191% pour les enfants du village. Au XIXe siècle, 37,6% des enfants de la Charité de Bourg décèdent avant 1 an, 55,5% avant 10 ans. Le destin de ces enfants est lié à divers facteurs, tels que l'âge à l'abandon et l'insertion dans les familles nourricières.Bideau Alain, Brunet Guy. La mortalité des enfants trouvés dans le département de l'Ain aux XVIIIe et XIXe siècles. In: Enfance abandonnée et société en Europe, XIVe-XXe siècle. Actes du colloque international de Rome (30 et 31 janvier 1987) Rome : École Française de Rome, 1991. pp. 219-248. (Publications de l'École française de Rome, 140