Les Bacchanales : une affaire de famille

À l'interprétation politique et religieuse de l'affaire des Bacchanales doivent se joindre le constat et l'analyse des « problèmes de famille » qui en constituent l'essentiel et en révèlent les enjeux majeurs. Entre une mère dévoyée et un tuteur abusif, l'orphelin Aebutius, menacé d'enrôlement dans les Bacchanales, est sauvé par la coopération entre l'affranchie-courtisane, qui l'aime, la tante paternelle qui défend ses intérêts, le consul et sa belle-mère qui veillent sur la vertu des femmes et le bien de l'État. À travers la mise en scène de Postumius et son inspiration gentilice s'esquisse le triple thème de la mère-bacchante dévoyant le fils-initié, de la femme salvatrice, fût-elle prostituée, du bon usage, enfin, de toutes les parentés. L'inquiétude dominante de l'époque concerne bien la faille qui menace le continuum civico-familial.Pailler Jean-Marie. Les Bacchanales : une affaire de famille. In: Parenté et stratégies familiales dans l'Antiquité romaine. Actes de la table ronde des 2-4 octobre 1986 (Paris, Maison des sciences de l'homme) Rome : École Française de Rome, 1990. pp. 77-84. (Publications de l'École française de Rome, 129