Le mariage des sénateurs affectés en Anatolie

Nous connaissons les épouses de cinquante-quatre des deux cent soixante-dix-huit clarissimes qui sont attestés à un ou plusieurs postes dans les provinces romaines d'Asie Mineure au Haut-Empire. Quarante-neuf se sont mariés une seule fois, deux, peut-être quatre à deux reprises, le dernier (Pline le Jeune) à trois reprises. Ils ont donc contracté au moins soixante mariages : dix-huit sous les Julio-Claudiens, quatorze sous les Flaviens, vingt et un sous les Antonins et sept au IIIe siècle. Ils ont épousé très fréquemment des femmes de leur région d'origine ; les mariages Italiens(iennes)-provinciales(aux) sont rares. Les fils de sénateurs n'épousent pas ordinairement des femmes qui n'appartiennent pas à leur ordre, mais les nouveaux promus se marient essentiellement avec des filles de clarissimes. Le rôle des épouses bien nées pouvait être considérable dans le déroulement de la carrière de leurs maris. C'est un nouveau témoignage de l'importance du patronage dans le système politique et administratif de l'Empire.Rémy Bernard. Le mariage des sénateurs affectés en Anatolie. In: Parenté et stratégies familiales dans l'Antiquité romaine. Actes de la table ronde des 2-4 octobre 1986 (Paris, Maison des sciences de l'homme) Rome : École Française de Rome, 1990. pp. 381-414. (Publications de l'École française de Rome, 129