Cogestion des entreprises et économie socialiste - l'expérience tchécoslovaque, 1967-1970

Economie Reform and Socialization of agriculture in Yugoslavia. Following decollectivization in 1953, Yugoslav agrarian policy placed emphasis upon intensification of production in the socialist sector, which represented however a small part of Yugoslav agriculture. The socialization of agriculture was accomplished by : purchase of private land ant cooperation between private farms and the socialist sector, that is, the agricultural cooperatives. The economic reform of 1965 applied the profit criteria also to agriculture and, as such, had important consequences on the course of agrarian policy. That is, it led to : a reappraisal of the role of private farms, which had continued to contribute the lions share of agricultural products ; a reexamination of the political and social status of the peasantry who now had fewer possibilities to leave the land for industry due to a shortage of other jobs ; cooperation between the socialist and private sector took new forms and at the same time, socialization of agriculture proceeded at slower pace. However, even while socialization was restrained and the forms under which it was carried out changed, the peasant farms had also limited possibilities to enlarge their influence since they were small and lacked equipment. They could consequently develop in close connection with the socialist sector which provided, among other things, credits, technology and the market for production. All this clearly indicates that the councils were very representative. This is further confirmed by statutes issued by these councils and by regulations governing the distribution of profits. It is also shown by new division of powers within the enterprise (that is between the director, the trade union, the party, the planning organs and the workers councils). All this indicates that a serious attempt was made to introduce an economic policy elaborated in common with the representatives of the working class and including elements of democratization.Cet article a pour but de présenter une description et une explication générale du phénomène des conseils ouvriers qui furent élus dans environ la moitié des entreprises et des administrations tchécoslovaques en 1968 et 1969. Dans une première partie, les auteurs tracent le cadre général qui détermine sur le plan historique et économique les conditions d'existence des conseils en l'occurrence les intérêts convergents des managers, réformateurs qui désiraient décentraliser l'économie et la rendre plus efficiente et des travailleurs qui revendiquaient une plus grande responsabilité, tant sur le plan de la gestion que sur celui des « fonctions d'entrepreneurs ». Cette revendication dépassait considérablement le simple intéressement matériel et posait la question du pouvoir dans l'entreprise et, en définitive, compte tenu de la « récession institutionnalisée», celle du pouvoir de l'Etat au niveau central. Puis vient l'étude fondée sur des recherches sociologiques et statistiques ainsi que sur les documents des conseils et des organes étatiques, l'étude qui montre les secteurs et la taille des entreprises touchées par le mouvement et la répartition par âge et par sexe des membres des conseils. Il en ressort que les conseils étaient largement représentatifs. Il apparaît aussi, de la partie consacrée aux statuts des conseils (cadre légal) et à la réglementation régissant la répartition des profits entre la part attribuée aux travailleurs et celle utilisée pour les investissements collectifs ainsi que de l'organisation des pouvoirs à l'intérieur de l'entreprise (rapports entre le directeur, le syndicat, le Parti, le Plan et les Conseils ouvriers) la volonté d'une politique économique concertée et d'une socialisation réelle de l'économie du pays.Fišera Joseph, Fišera Vladimir. Cogestion des entreprises et économie socialiste - l'expérience tchécoslovaque, 1967-1970. In: Revue de l'Est, vol. 2, 1971, n°1. pp. 39-68