Pour une pratique de l'engagement social plus consciente et dialoguante : une étude praxéologique de mes interactions lors d'interventions professionnelles et militantes

RÉSUMÉ : M'intéressant depuis plusieurs années à la communication, aux relations humaines, puis aux rapports entre le développement personnel, la connaissance de soi et le changement social, j'ai voulu, par cette recherche en étude des pratiques, me pencher sur la question des savoir-faire utiles et adaptés pour bien traverser les situations d'interactions sociales conflictuelles et problématiques du quotidien. En vertu des exigences du programme de maitrise en étude des pratiques psychosociales, cette recherche a été conduite à la première personne ; ce fut donc ma propre pratique interactionnelle que j'examinai. Cette recherche s'appuie sur les principes et outils de l'approche praxéologique telle que développée par Chris Argyris et Donald Schön, puis perpétuée dans la francophonie par Yves St-Arnaud. Des comptes-rendus de situations problématiques tirées de mon quotidien ont ainsi été produits, puis analysés. Deux méthodes ont été retenues pour la production des données : l'atelier de praxéologie et l'auto-explicitation. Cette seconde technique provient du travail de Pierre Vermersch en psychophénoménologie. Parmi la somme de réflexions et d'apprentissages que cette recherche a pu générer, le dialogue est ressorti comme une notion majeure correspondant à mes préférences d'intervention. Celui-ci a été défini comme étant, fondamentalement, la circulation de l'information entre et à travers les personnes. En tant que pratique d'intervention, le dialogue m'est apparu comme propice à favoriser la conscientisation et la co-création de sens commun. En contrepartie, j'ai aussi élaboré sur l'expérience de se sentir sur la défensive, ici vue comme étant un empêchement au dialogue. Enfin, cette recherche m'a amené à réfléchir sur l'acte de comprendre en tant que tel, et la nécessité de faire usage de concepts pour comprendre l'expérience humaine m'est ainsi apparue comme une évidence. Cette réalisation m'a incité à approfondir et systématiser mon emploi des notions suivantes lors de l'interprétation de mes données : la perception et l'interprétation, les pensées, les émotions, les intentions, les besoins, les valeurs, les croyances, les identités et les théories du changement. Un modèle pour l'analyse de l'expérience subjective intégrant ces notions a été conçu à cet égard. -- Mot(s) clé(s) en français : Relations humaines, Interactions sociales, Dialogue, Compréhension, Connaissance de soi, Praxéologie, Intervention, Militantisme, Engagement social, Expérience subjective, Constructivisme. -- ABSTRACT : Having been interested for several years in communication, human relationships, and in the interactions between personal development, self-counsciousness and social change, I wanted, through this research, to look into the question of useful and adapted know-how to get through situations of conflicting and problematic social interactions in everyday life. Under the requirements of this Master's program in the study of psychosocial practices, this research was conducted in the first person point of view; I therefore examined my own interactional practice. This research is based on the principles and tools of the praxeological approach as developed by Chris Argyris and Donald Schön, and then perpetuated in the French-speaking world by Yves St-Arnaud. Reports of problematic situations drawn from my daily life were produced and then analyzed. Two methods were used for the production of these datas: the atelier de praxéologie (praxeology workshop) and auto-explicitation. This second technique comes from the work of Pierre Vermersch in psychophenomenology. Among the sum of reflections and learnings that this research generated, dialogue emerged as a major notion corresponding to my intervention preferences. I came to define dialog as the flow of information between and through people. As an intervention practice, dialogue seemed to me to be conducive of awareness as well as common sense-making. On the other hand, I also elaborated on the experience of feeling defensive, seen here as being an impediment to dialogue. Finally, this research led me to reflect on the act of understanding as such, and the need to use concepts to understand the human experience thus appeared obvious to me. This realization prompted me to deepen and systematize my use of the following concepts when interpreting my data: perception and interpretation, thoughts, emotions, intentions, needs, values, beliefs, identities and theories of change. A model for the analysis of subjective experience integrating these notions has been designed in this regard. -- Mot(s) clé(s) en anglais : Human relationships, Social interactions, Dialogue, Sense-making, Self-counsciousness, Praxeology, Intervention, Activism, Social engagement, Subjective experience, Constructivism