La violence thérapeutique

The therapeutic violence It is common knowledge that some cancer treatments — at least in the eyes of non-professionals — are violent experiences, sometimes quite violent. On the basis of a 15-month research conducted in a state-of-the- art cancer hospital, this article discusses two approaches taken by medicine to relate to the violence inherent to its own techniques. The first approach is the one laid down in institutionalised medical ethics. The second is implied in the legitimised psychological interpretation of the resistance behaviour of patients. In both approaches, the therapeutic violence is shown to be abstracted from the ethical interrogation.Résumé. Il ne fait de doute pour personne que certains traitements cancérologiques démontrent, tout au moins aux yeux des profanes, une violence, parfois extrême. S'appuyant sur une recherche de quinze mois menée dans un hôpital de cancérologie de pointe, cet article examine deux manières qu'a la médecine de se rapporter à la violence propre à ses pratiques ordinaires : la première telle qu'elle est inscrite dans l'éthique médicale institutionnalisée, la seconde telle qu'elle est impliquée dans l'interprétation psychologique légitime des conduites de résistance des patients. Dans ces deux modes de rapport la violence thérapeutique se révèle soustraite à l'interrogation éthique.La violencia terapeútica No cabe ninguna duda, al menos para los sujetos profanos, que algunos tratamientos utilizados para combatir el cancer manifiestan una violencia a menudo extrema. Apoyándonos en una investigación llevada a cabo durante quince meses en un hospital punta de cancerología, se examina en este artículo dos maneras cómo la medicina se relaciona con la violencia que caracteriza sus prácticas comunes: una primera, tal como aparece en la ética médica institucionalizada, otra segunda, tal como se implica en la interpretación psicológica legítima de las conductas de resistencia de los pacientes. En estos dos tipos de relación, la violencia terapeútica se queda al margen de un cuestionamiento ético.Lebeer Guy. La violence thérapeutique. In: Sciences sociales et santé. Volume 15, n°2, 1997. pp. 69-98