Information sur la sécurité des soins : le cas des infections nosocomiales

Nosocomial infections are a reality that has long been known to healthcare professionals. The fight against this scourge became a central component of health safety policy in France and in Quebec fairly recently. However, it only acquired paramount importance when the effectiveness of existing systems began to be publicly questioned by the media. Through their particular way of presenting a set of dramatic situations faced by patients who contract a nosocomial infection, the media have contributed to the emergence of a new health scandal. The general structure of the nosocomial infection control systems stemming from debates appears to be quite similar in France and in Quebec; however, the development and effectiveness of these systems are not the same. Moreover, striking discrepancies exist between procedures for compensating patients affected by nosocomial infections. Beyond differences in the professional world, the hypothesis defended in this article is that this contrast can be explained, on the one hand, by the way the collective organization of nosocomial infection control has been constructed and, on the other hand, by the way victims’ associations have been able to interact with professionals and the administration since, in France, their proactive involvement has benefited from a more favourable social, professional and political environment. AbstractLes infections nosocomiales constituent une réalité connue de longue date par les professionnels de la santé. La lutte contre ce fléau n’est devenue un élément central de la politique de sécurité sanitaire en France et au Québec que de nos jours. Toutefois, elle n’a acquis toute son importance que lorsque l’efficacité des systèmes existants a commencé à être publiquement remis en cause par les médias. Par leur manière de présenter un ensemble de situations dramatiques auquel étaient confrontés les malades ayant contracté une infection nosocomiale, ils ont contribué à l’émergence d’un nouveau scandale sanitaire. Si l’architecture générale des systèmes de lutte contre les infections nosocomiales issue des débats apparaît assez semblable en France et au Québec, il n’en va pas de même de leur développement ni de leur efficacité. On constate aussi de forts écarts entre les procédures d’indemnisation des malades atteints d’infections nosocomiales. Au-delà des différences existant du côté du monde professionnel, l’hypothèse défendue ici est que ce contraste s’explique, d’une part, par la manière dont l’organisation collective de lutte contre les infections nosocomiales s’est construite et, d’autre part, par la manière dont les associations de victimes ont pu interagir avec les professionnels et l’administration, leur engagement proactif ayant bénéficié en France d’un environnement social, professionnel et politique plus favorable.Naïditch Michel, Pomey Marie-Pascale. Information sur la sécurité des soins : le cas des infections nosocomiales. In: Santé, Société et Solidarité, n°2, 2009. La place des usagers dans le système de santé. pp. 99-108