L'ecclésiologie patristique et Lumen gentium

La constitution Lumen Gentium illustre clairement l'influence des études patristiques sur l'ecclésiologie conciliaire. Non seulement le vocabulaire, les références aux Pères grecs et latins, mais le mouvement même du texte en donnent témoignage. En effet, Lumen Gentium insiste d'emblée sur le mysterium Ecclesiae, sur la double nature de l'Église, céleste et terrestre, sur sa place dans Γ« économie». La constitution le fait, avant d'étudier les conditions de l'itinérance ecclesiale. De ce point de vue, le deuxième concile de Vatican prend le relais du premier, pour définir la condition des différents ministères ecclésiastiques, mais aussi celle des religieux et des laïcs. Enfin, la constitution rappelle avec une force particulière la nature eschatologique de l'Église. Ainsi, la réflexion du Concile s'est enrichie, au cours même des débats, de toute l'ecclésiologie patristique, qui introduit dans la réflexion contemporaine ce que le père Congar a appelé une « révolution copernicienne ».Pietri Charles. L'ecclésiologie patristique et Lumen gentium. In: Le deuxième Concile du Vatican (1959-1965) Actes du colloque organisé par l'École française de Rome en collaboration avec l'Université de Lille III, l'Istituto per le scienze religiose de Bologne et le Dipartimento di studi storici del Medioevo e dell'età contemporanea de l'Università di Roma-La Sapienza (Rome 28-30 mai 1986) Rome : École Française de Rome, 1989. pp. 511-537. (Publications de l'École française de Rome, 113