Architecture et société à Pétra et Hégra. Chronologie et classes sociales ; sculpteurs et commanditaires

Un examen des inscriptions de dédicace et des graffiti d'Hegra-Medā in Sāleh (Arabie Séoudite) permet de reconstituer sur trois générations l'arbre généalogique d'une importante famille de « sculpteurs-architectes » qui s'associa, pour ses travaux, aux trois générations aussi, l'ensemble des autres sculpteurs connus pour les tombes de ce site. À quelques rares exceptions près, ces dernières sont, à n'en guère douter, et comme à Pétra ou, plus tard, à Palmyre, les sépultures gentilices de riches marchands ou chefs caravaniers dont l'opulence s'affirme de la sorte dans ces nécropoles qui répercutent ainsi, à leur manière, l'émulation voire la rivalité de la vie de tous les jours et surtout cet étalage du rang social acquis et affirmé avec orgueil parce qu'il rejaillit sur toute la famille. D'où ces précautions juridiques (à Palmyre) ou architecturales (à Pétra et Hégra, comme en tant d'autres endroits où le rocher monolithique fut préféré à la simple construction de pierre) pour que le monument ne soit pas détruit et demeure « à jamais ».Balty Jean-Charles. Architecture et société à Pétra et Hégra. Chronologie et classes sociales ; sculpteurs et commanditaires. In: Architecture et société. De l'archaïsme grec à la fin de la République. Actes du Colloque international organisé par le Centre national de la recherche scientifique et l'École française de Rome (Rome 2-4 décembre 1980) Rome : École Française de Rome, 1983. pp. 303-324. (Publications de l'École française de Rome, 66