Patrimoine antique et émotion révolutionnaire : la construction des nations italienne et allemande en 1848 au miroir de l’Antiquité

«Politics is now absorbing everything archaeological around here.» This quote from a letter by Wilhelm Henzen, a German philologist and secretary of the Archaeological Correspondance Institute created in Rome in 1829, to Eduard Gerhard former secretary and founder of the institute, shows how much politics invaded the scientific world during the revolutions of 1848, first step towards national unity in Germany and Italy. Within the context of the evolution of the study of Antiquity, the emergence of that field as a generic science, and the growing political and national consciousness, the Alterthumswissenschaft becomes a way to express one’s political positions and to draw an analogy with the present, especially in 1848. During this period, the figures of two scholars are particularly relevant: the archaeologist and numismat Giuseppe Fiorelli (1821-1896) in Naples and the historian of Antiquity and epigraphist Theodor Mommsen (1817-1903) in Kiel. Their scientifical work and their political action are tightly bound in 1848 and their work reflects the contemporary historical and political preoccupations. Through the comparative analysis of their scientifical carreer and their political commitment, we can see that they call on Antiquity to throw light on a present that looks quite similar in Italy and Germany. The study of two articles in particular, one published in Il Tempo on March 10th 1848 and the other in the Schleswig Holsteinische Zeitung on April 24th 1848, sheds light on two different approaches to the «presentification» of Antiquity.«La politique absorbe ici désormais tout ce qui est archéologie.» Cette citation, tirée d’une lettre écrite par Wilhem Henzen, philologue allemand et secrétaire de l’Institut de correspondance archéologique fondé à Rome en 1829, à Eduard Gerhard, lui-même ancien secrétaire et fondateur de l’institut, témoigne de l’envahissement politique du monde scientifique lors des révolutions de 1848, catalyseur de l’élan vers l’unité nationale en Allemagne comme en Italie. Dans le cadre de l’évolution des études de l’Antiquité, de son accès au statut de science et de la conscience politique et nationale croissante, l’Alterthumswissenschaft devient un moyen d’exprimer ses positions politiques et d’établir des analogies avec le présent, notamment durant les événements de 1848. Dans ce contexte se distinguent les figures de deux antiquisants, l’archéologue et numismate Giuseppe Fiorelli (1821-1896) à Naples et l’historien de l’Antiquité et épigraphiste Theodor Mommsen (1817-1903) à Kiel, dont le travail scientifique et l’action politique se montrent indissolublement liés en 1848 et dont l’oeuvre est le miroir des préoccupations historiques et politiques de l’époque. À travers l’analyse comparative de leur carrière scientifique et de leur engagement politique, on peut voir en effet qu’ils font appel à l’Antiquité pour éclairer un présent qui offre bien des similitudes entre l’Allemagne et l’Italie. L’étude de deux articles, l’un paru dans le journal Il Tempo du 10 mars 1848 et l’autre dans le Schleswig Holsteinische Zeitung du 24 avril 1848, permet de mettre en lumière deux méthodes différentes de mise au présent de l’Antiquité.«La política inclaye ahora todo le que es arqueología.» Esta citación viene de una carta escrita por Wilhem Henzen, filólogo alemán y secretario del Instituto de Corespondencia Arqueológica fundado en Roma en 1829, a Eduard Gerhard que había sido también secretario y fundador del instituto. Es un testigo de la invasión del mundo científico por la política en el contexto de las revoluciones de 1848. Acompagna un impluso para la unidad nacional en Alemania como en Italia. En el contexto de la evolución del estudio de la Antiquidad, de su promoción como ciencia y de la fuerza creciente de una conciencia política y nacional, l’Alterthumswissenschaft se convierte en un modo de expresar sus opiniones políticas y de establecer analogías con el presente, especialemente en 1848. En este contexto se destacan dos figuras: el arqueólogo y numismático Giuseppe Fiorelli (1821-1896) en Napoli, y el historiador de la Antiquidad y epigráfista Theodor Mommsen (1817-1903) en Kiel, cuyos trabajos científicos y acción política reflejan las preocupaciones historicas y políticas de su tiempo. El análisis comparativo de sus carreras científicas y de sus compromisos políticos permite ver como usan de la Antiquidad para interpretar a un presente que tiene muchas similitudes entre Alemania y Italia. El estudio de dos textos, uno en el periódico Il Tempo del 10 de marzo 1848 y otro en el Schleswig Holsteinische Zeitung del 24 abril 1848, muestra dos métodos diferentes de interpretación de la Antiquidad al presente.Robert Béatrice. Patrimoine antique et émotion révolutionnaire : la construction des nations italienne et allemande en 1848 au miroir de l’Antiquité. In: Culture & Musées, n°8, 2006. pp. 27-43