Le Saint-Siège et la guerre pendant la Seconde Guerre mondiale

L'Église catholique n'est pas une internationale comme les autres : elle est une addition d'Églises nationales, et elle comporte à sa tête une institution supranationale : le Saint-Siège. Si la guerre a été une épreuve, elle n'a pas modifié substantiellement son fonctionnement, mais a compliqué ses relations avec les épiscopats. Son indépendance n'a pas été compromise. Plusieurs réseaux d'information faisaient du Vatican un des gouvernements les mieux informés. Deux préoccupations ont guidé Pie XII : préserver - ou restaurer - la paix et rester le Pasteur universel. Pourquoi son silence sur les crimes nazis ? Confiance excessive dans la vertu de la diplomatie, crainte en protestant publiquement d'aggraver les souffrances, méconnaissance de la nature du régime d'Hitler, souci de rester neutre ? S'il s'abstint sur les événements, il rappela les principes de la morale : ses radio-messages définissent un ordre nouveau et eurent du retentissement, ainsi que les déclarations de certains épiscopats. Des solidarités se nouèrent entre fidèles de pays, voire de camps différents. La papauté sortait renforcée de la guerre et son prestige agrandi.Remond René. Le Saint-Siège et la guerre pendant la Seconde Guerre mondiale. In: Les Internationales et le problème de la guerre au XXe siècle. Actes du colloque de Rome (22-24 novembre 1984) Rome : École Française de Rome, 1987. pp. 139-149. (Publications de l'École française de Rome, 95