Entre Grecs et non-Grecs en Italie du Sud et Sicile. Avec un appendice : Acculturation et habillement en Grande Grèce

C'est avec des populations pacifiques et stablement installées depuis la fin de l'Age du Bronze que les premiers navigateurs, Grecs et Phéniciens probablement, ont noué des relations d'échange avant l'ère coloniale. La fondation des colonies en Italie du Sud a provoqué un changement radical : les habitats proches s'effacent, la population s'éloigne ou bien s'intègre à la colonie ; les plaines sont largement mises en culture. Parfois des centres, non grecs à l'origine, sont transformés en petites agglomérations de type grec (Amendolara). En Sicile occidentale l'hellénisation des populations non grecques est rapide et profonde ; les heurts avec la cité grecque de Sélinonte n'en ont été que plus violents. Ces réflexions conduisent à refuser une distinction trop nette au départ entre colonisateurs et colonisés, et expliquent ainsi que, très vite, il y ait eu entre Grecs et Barbares des mixhellènes et des mixobarbares. Appendice : Les représentations sur les vases à figures rouges des modes d'habillement des femmes offrant une libation aux guerriers indigènes révèlent le contexte ethnique, social et culturel dans lequel vit la population mixte de l'Italie du Sud au IVe siècle. La répartition de ces scènes en trois schémas iconographiques déterminés par l'attitude des personnages, le vêtement féminin et le caractère de la scène rend compte, par leur contemporanéité, de la complexité de ces sociétés et de leur plus ou moins profonde assimilation des courants culturels grecs et indigènes.de La Genière Juliette, Dewailly Martine. Entre Grecs et non-Grecs en Italie du Sud et Sicile. Avec un appendice : Acculturation et habillement en Grande Grèce. In: Modes de contacts et processus de transformation dans les sociétés anciennes. Actes du colloque de Cortone (24-30 mai 1981) Rome : École Française de Rome, 1983. pp. 257-285. (Publications de l'École française de Rome, 67