Le Solutréen de Laugerie-Haute (Dordogne). Économie du silex

Laugerie-Haute is the reference site for the Solutrean. D. Peyrony and P. E. L. Smith's researches showed the following archaeological sequence in the locus east and west : Protosolutrean, Lower Solutrean, Middle Solutrean, Upper Solutrean, may be Final Solutrean. However, the study of the material coming from Bordes' excavations in this site shows that this stratigraphy is more complex with probably some mixed industries and the lack of correlation between the archaeological sequences of the two locus. As far as I am concerned, we can distinguish : in the locus east, Protosolutrean (level 31) and some evolved Solutrean (levels 30 to 21) ; in the locus west, Lower Solutrean (levels 12 and 11 A), an evolved Solutrean differing from the Solutrean of locus east (levels 9 to 1), some mixed industries (levels 11 and 10). The study of raw material shows the prevaling exploitation of the local Senonian flint, especially those of the alluvial deposits of the river Vézère. These choices depend of the flintworking techniques weakly laminar. The laurel leaves are mainly fashioned in the Senonian brown flint. Exotic flints are also represented (Bergeracois and Fumélois flint, flint from the Hettangian of the Corrèze, Cenozoïc flint from the left bank of the Dordogne). They were notably used for unifacial point manufacture. The Laugerie-Haute stratigraphy and consequently the Solutrean chronology are more complex than those previously known. During the Solutrean, Laugerie-Haute was inhabited by a group who did not occupy the whole rockshelter. As the others Upper Paleolithic living groups, they travelled through a limited territory of the northern Aquitaine.L'immense abri de Laugerie-Haute est le site de référence du Solutréen. Les travaux de D. Peyrony et P. E. L. Smith ont montré que se succédait dans les locus est et ouest la séquence suivante : Protosolutréen, Solutréen inférieur, moyen, supérieur et peut-être final. Cependant, mon étude des collections des fouilles de F. Bordes dans ce site montre que cette stratigraphie est plus complexe, avec probablement des mélanges et une absence de parallélisme entre les séquences des deux locus. Pour moi, il est possible de distinguer : à l'est, le Protosolutréen (couche 31) et un Solutréen évolué (couches 30 à 21) ; à l'ouest, le Solutréen inférieur (couches 12 et 11 A), un Solutréen évolué différent de celui du locus est (couches 9 à 1) et des mélanges d'industries (couches 11 et 10). L'étude des matières premières montre surtout l'utilisation des silex du Sénonien d'origine locale, notamment ceux que l'on trouve dans les alluvions de la Vézère qui coule à quelques mètres du site. Ces choix sont liés à des techniques de taille faiblement laminaires. Les feuilles de laurier sont surtout fabriquées dans le silex brun du Sénonien. Des silex exotiques sont également présents (silex du Bergeracois, du Fumélois, de l'Hettangien de Corrèze, du Cénozoïque du sud de la Dordogne). Ils ont été utilisés notamment pour la fabrication des pointes à face plane. La stratigraphie de Laugerie-Haute et, en conséquence, la chronologie du Solutréen sont plus complexes que ce qui était reconnu. Pendant le Solutréen, Laugerie-Haute a été habité par un petit groupe qui n 'occupait pas la totalité de l'abri. Comme les populations des autres périodes du Paléolithique supérieur, celui-ci parcourait un territoire limité au nord de l'Aquitaine.Demars Pierre-Yves. Le Solutréen de Laugerie-Haute (Dordogne). Économie du silex. In: Gallia préhistoire, tome 37, 1995. pp. 1-53