Faire Croire. Quelques hypothèses de recherche basées sur l'étude des procès de sorcellerie du Dauphiné au XVe siècle

Les procès de sorcellerie dauphinois des premières décennies du XVe siècle sont un jalon intéressant dans la recherche des origines des chasses aux sorcières et un révélateur des attitudes religieuses durant une phase active de christianisation. L'« invention » du crime appartient à la fin du Moyen Âge. Aucun des éléments qui le composent n'est nouveau; ce qui l'est, c'est la liaison de l'ensemble en un système cohérent. Souci pastoral, intellectualisation d'un nombre croissant de clercs et de laïcs, crises du temps, concourent à expliquer la montée de l'angoisse satanique propice au mûrissement doctrinal qui s'accomplit. « Structuration ». La formulation résulte à l'évidence de la culture de ceux qui l'élaborèrent - l'influence du droit paraît décisive. « Croisade ». Les pratiques dévoilées des adeptes de la « secte » constituent un révélateur de l'orthodoxie, dont elles sont la négation caricaturale. La répression, quant à elle, a valeur pédagogique et sa violence même stimule le développement de la psychose collective.Paravy Pierrette. Faire Croire. Quelques hypothèses de recherche basées sur l'étude des procès de sorcellerie du Dauphiné au XVe siècle. In: Faire croire. Modalités de la diffusion et de la réception des messages religieux du XIIe au XVe siècle. Actes de table ronde de Rome (22-23 juin 1979) Rome : École Française de Rome, 1981. pp. 119-130. (Publications de l'École française de Rome, 51