Histoire familiale et structures sociales et politiques à Pise aux XIe et XIIe siècles

L'exercice du pouvoir en commun fait des membres qui composent l'aristocratie consulaire de Pise, malgré les différences d'origine et de profession qui existent entre eux, une classe cohérente de gouvernants, qui pendant près de deux siècles conserva le monopole du pouvoir politique, grâce à la solidarité qui unissait tous les membres. La domus, organisation de base qui rassemble le groupe parental des consanguins, formé par les familles de descendants mâles de la souche primitive, est une création originale de cette classe politique. Elle constitue l'élément stable qui assure la continuité de l'exercice du pouvoir dans une société qui s'élargit et s'enrichit sans cesse de noms nouveaux. Le terme de nobiles qui apparaît au cours du XIIIe siècle, est réservé précisément à des familles qui ont conservé sans interruption le pouvoir au nom d'un populus qui ne se reconnaît plus dans ses chefs. Quand les intérêts de la classe des gouvernants ne coïncide plus avec ceux de la collectivité, les nobiles qui étaient jadis des membres notables de l'assemblée du populus et les représentants de ce dernier, deviennent l'ennemi à vaincre et les personnes à qui il faut arracher les leviers de commande dans l'intérêt collectif.Rossetti Gabriella. Histoire familiale et structures sociales et politiques à Pise aux XIe et XIIe siècles. In: Famille et parenté dans l'Occident médiéval. Actes du colloque de Paris (6-8 juin 1974) Rome : École Française de Rome, 1977. pp. 159-180. (Publications de l'École française de Rome, 30