Familles nobles et familles marchandes à Pise et en Toscane dans le Bas Moyen-Age

A partir d'un exemple emprunté à l'histoire de la Toscane - et particulièrement de Pise - à la fin du Moyen Age, l'auteur a cherché à illustrer la fonction conservatrice de la famille dans un milieu qui évolue, grâce à une réelle mobilité sociale, vers des structures relativement démocratiques. Après avoir illustré les difficultés rencontrées par l'historien pour définir en termes précis la signification du concept de noblesse en Toscane à l'époque moderne (XVI-XVIIe), l'auteur montre comment à Florence, Pise et Sienne, dans les derniers siècles du Moyen Age et dans d'autres villes de la même région, les milieux dirigeants d'origine bourgeoise se sont trouvés contraints de modifier leur attitude antinobiliaire pour faire face à une montée des classes inférieures qui risquait de devenir trop rapide et donc dangereuse. Il en résulta une alliance organique et politiquement significative entre le «popolo» et la « noblesse », dont une des conséquences fut l'adoption dans certaines couches du Popolo du comportement et de la mentalité des nobles de vieille souche. Ces derniers avaient pu en effet se perpétuer, malgré les échecs politiques de l'aristocratie, grâce à l'institution familiale, réalité sociale sur laquelle aucun gouvernement de type populaire ne pouvait exercer une influence, puisqu'elle était protégée par les institutions ecclésiastiques. La dernière partie de la communication est consacrée à l'analyse de certains traits spécifiques de la noblesse qui se transmirent des vieilles familles aux nouvelles et qui finirent par caractériser le « patriciat », - à la fois noble et bourgeois - qui se trouva à la tête de la société toscane aux premiers siècles de l'époque moderne.Luzzati Michèle. Familles nobles et familles marchandes à Pise et en Toscane dans le Bas Moyen-Age. In: Famille et parenté dans l'Occident médiéval. Actes du colloque de Paris (6-8 juin 1974) Rome : École Française de Rome, 1977. pp. 275-296. (Publications de l'École française de Rome, 30