Questionner la représentation de l'enfant à travers les images de la presse de jeunesse, c'est d'abord travailler sur un matériau périssable et éclaté selon les publics visés, la variété des auteurs, leurs styles personnels. On pourrait penser, de ce point de vue, que dans la création d'images, tout n'est qu'une affaire d'auteurs, de tempéraments, d'originalité. Mais ne tomberait-on pas dans le piège de l'« opinio » dont parlait Durkheim ? On postulera ici, au contraire, qu'une société se donne à lire à travers ses images, et qu'elle construit, du bébé au junior, un modèle, repérable dans la représentation du corps et les jeux du « look », même si elle revendique pour l'enfant une « nature » saisie dans son intemporalité. Plus subtilemen...