L'intime à l'épreuve du réseau

De « Suzanne au bain » ou « Suzanne et les vieillards » à la scénarisation de la vie privée de Sophie Calle, l'art a joué le rôle de dévoileur d'intime. Le passage de la peinture à la photographie et à la vidéo a cependant transformé la problématique. De la « thématique », voire du motif, de l'intime social et politique, on passe à la proximité rendue possible par la simultanéité du cliché et de la vidéo avec l'acte vécu de l'artiste. En revanche, quel que soit le média, la représentation de l'intime se fait dans un cadre public où le spectateur est voyeur d'une scène qui, de ce fait n'a plus rien d'intime. Le réseau semble participer de cette mise en public des instants et des pensées privés. Or les artistes du net montrent qu'en repensant le dispositif de relation entre auteur, spectateur et œuvre, une forme d'intimité peut prendre place. En analysant leurs travaux, Annie Gentès tente ainsi de répondre à la question : comment créer de l'intime sur le réseau et résoudre ainsi l'aporie d'un intime impossible.Gentès Annie. L'intime à l'épreuve du réseau. In: Communication et langages, n°152, 2007. Usages médiatiques du portrait. pp. 89-105