La mutation du Parisien

Premier au monde pour la lecture des magazines, notre pays n'occupe que le 28e rang pour celle des quotidiens. La presse quotidienne française est réputée malade, pas seulement à cause de la baisse des recettes publicitaires et des recettes des petites annonces (voir dans le n° 100 l'étude de Jean-Marie Charon et Jean-Clément Texier sur « La crise des quotidiens nationaux »). Poussée par l'urgence, la presse a décidé de réagir : Info-Matin est né en 1 993 au prix cassé de 3 F, Libération a lancé une nouvelle formule - la troisième depuis sa création en 1 973 - le 26 septembre, Le Monde lancera la sienne le 9 janvier. Le Parisien avait montré la voie en entreprenant il y a plusieurs années une mutation largement accomplie. Né en 1945, dans le groupe dirigé par Emilien Amaury, Le Parisien Libéré a vécu une histoire à la fois glorieuse, typée et mouvementée. Glorieuse car il a connu des diffusions supérieures à 750 000 exemplaires ; typée car il était le journal populaire par excellence ; mouvementée car il a traversé la plus longue grève de la presse française qui a mis à mal sa diffusion. À la mort d'Emilien Amaury, le journal a été repris par son fils Philippe, après une période de flottement. Depuis 15 ans, le journal a perdu son qualificatif, il est devenu le Parisien et a opéré à la fois un redressement et une transformation qu'analyse son Directeur général, Fabrice Nora.Nora Fabrice. La mutation du Parisien. In: Communication et langages, n°102, 4ème trimestre 1994. pp. 4-14