Lieux de « grimpe », contre-lieux de société ? Essai sur les formes néo-communautaires et les processus de territorialisation en œuvre dans la pratique de l'escalade

Résumé : Dans une recherche consacrée à la territorialisation d'un site naturel d'escalade par un petit groupe de grimpeurs, E. de Léséleuc décrit la construction et le fonctionnement d'une organisation de type communautaire, particulièrement fermée aux autres pratiquants et retranchée sur un espace public qu'elle tend à privatiser. Cette forme de repli collectif, fondée sur une territorialisation défensive, constituerait, selon l'auteur, une composante essentielle des sports dits de « pleine-nature ». À partir de deux travaux antérieurs et inédits portant sur cette question, l'article propose de discuter la possible généralisation, au champ de l'escalade, de ce genre de configuration sociale et spatiale. Cette mise en perspective permet d'identifier les spécificités de cette pratique corporelle. Elle souligne aussi la diversité et la complexité des formes d'organisations socio-spatiales qui y sont engagées, et invite à relativiser le poids d'un « communautarisme défensif » que l'on pourrait présumer dominant.Cailly Laurent. Lieux de « grimpe », contre-lieux de société ? Essai sur les formes néo-communautaires et les processus de territorialisation en œuvre dans la pratique de l'escalade. In: Revue de géographie alpine, tome 94, n°3, 2006. Mélanges 2006. pp. 25-33