CRP capillaire : étude observationnelle multicentrique chez les enfants en médecine générale et en consultation hospitalière en 2022-2023

Contexte : en France, l’incertitude diagnostique chez l’enfant conduit à la prescription d’examens complémentaires et d’antibiotiques. Ces prescriptions peuvent être inadaptées et conduire à un risque d’antibiorésistance. Depuis les années 90, le développement de la CRP capillaire permet d’obtenir un résultat en quelques minutes. L’absence de réglementation en France freine son utilisation en pratique courante. La CRP capillaire permettrait-elle au médecin de valider des diagnostics de viroses, ne nécessitant pas d’antibiotiques ?Objectif : l’objectif principal est d’évaluer l’utilisation de la CRP capillaire en consultation chez l’enfant. Les objectifs secondaires sont de mettre en évidence les principaux motifs de consultation motivant la mesure de la CRP capillaire chez l’enfant en consultation, et l’influence des résultats sur les prescriptions.Méthode : étude observationnelle multicentrique quantitative incluant les patients de 1 mois à 16 ans ayant bénéficié d’une mesure de la CRP capillaire en consultation de médecine générale et de médecine pédiatrique de mars 2022 à mars 2023.Résultats : il existe une différence significative de prescription de traitement symptomatique en fonction des valeurs de la CRP. Pour une CRP inférieure à 20 mg/L, les traitements symptomatiques prescrits sont de 72 %, contre 40 % pour une CRP supérieure à 20 mg/L (p = 0.05). Il existe une absence de prescription d’antibiotique dans 96 % des cas lorsque laCRP est inférieure à 20 mg/L (p = 0.11). 75 % des antibiotiques ont été initiés avec une CRP supérieure à 20 mg/L, la taille d’effet de Hedge est importante à 1.32 (p = 0.07).Conclusion : cette étude montre des différences de prescriptions selon la valeur de CRP capillaire : les médecins prescrivent moins d’antibiotiques lorsque la CRP est inférieure à 20 mg/L. Malgré une étude sur un an, l'échantillon est trop petit pour montrer des différences significatives, 44 patients. Son utilisation, en France, pourrait diminuer les prescriptions inadaptées d’antibiotiques. D’autres études sont en cours pour apporter plus de puissance aux résultats