Les Hommes de l'Épipaléolithique et du Mésolithique de la France et du Nord-Ouest du Bassin méditerranéen

Summary. If one excepts some regional variations, the french mesolithic population seems to have been relatively homogeneous. Thus, Teviec, Hoëdic, Saint- Rabier, Gramat, Rochereil and Montardit (?) men who lived in the West and South West do not show notable differences and may be considered as offsprings of the same magdalenian stem of upper Paleolithic, Chancelade type. In the South, with Baume-de-Montclus woman and Rastel's man, we find a little more refined characters, a tendancy towards the mediterranean type which will people the bassin of the same name. Towards the East, in the Alps, the skulls of Culoz seems to offer, on the contrary, more archaic traits, showing a clearer survival of the morphology of the upper paleolithic Cromagnoïds. The mesolithic and epipaleolithic french sites have given up no remains looking like Obercassel Magdalenians. The latter are found more southwards, in Italy, where, paying attention to their greater antiquity than that of the french fossils, they show more likeness with the upper paleolithic men or also with the iberomaurusians of the Maghreb which are contemporaneous. At the same time Protomediterraneans lived which probably came from upper paleolithic men of Combe-Capelle type. The same association is found in Portugal. But at the reverse of Italy, the l4C datations of the sites of the Muge valley point out to a more recent occupation, between about 5,150 and 7,500 years B.P. This probably explains the finer aspect of the exhumated skeletons and the presence among them of Alpines, probably deriving from Cromagnoïds. In Spain, at Urtiaga (Pays Basque), Protomediterraneans, the possible ancestors of actual Basques, are met. The cromagnoïds characters are particularly indicated on the Bl skull. Finally, we can assume that the Mesolithics and Epipaleolithics of France and of the South West of the Mediterranean Bassin are issued from the men of the upper Paleolithic and are evolving towards present men. According to their absolute age, their morphology diverge more or less from the former's. Besides, regional particularisms appear, announcing the modern races.Si l'on excepte quelques variations régionales, la population mésolithique française semble donc avoir été relativement homogène. Ainsi, les Hommes de Téviec, d'Hoëdic, de Saint-Rabier, de Gramat, de Rochereil, de Montardit (?), qui vivaient dans l'Ouest et le Sud-Ouest, ne présentent pas de différences notables et peuvent être considérés comme des descendants de la même souche magdalénienne du Paléolithique supérieur, du type de Chancelade. Dans le Sud, avec la femme de la Baume de Montclus et l'homme du Rastel, nous trouvons des caractères un peu plus affinés, une tendance plus marquée vers le type méditerranéen qui peuplera le Bassin du même nom. Vers l'Est, enfin, dans les Alpes, les crânes de Culoz paraissent présenter, à l'inverse, des traits plus archaïques, montrant une plus nette survivance de la morphologie des Cromagnoïdes du Paléolithique supérieur. Les gisements mésolithiques et épipaléolithiques français n'ont livré aucun reste se rapprochant des Magdaléniens d'Obercassel. Ces derniers se rencontrent plus au Sud, en Italie où, compte tenu de leur ancienneté plus grande que celle des fossiles français, ils présentent davantage de ressemblance avec les Hommes du Paléolithique supérieur ou encore avec les Ibéromaurusiens du Maghreb, leurs contemporains. En même temps qu'eux vivaient des Protoméditerranéens, descendant probablement d'Hommes du Paléolithique supérieur du type de Combe-Capelle. Cette même association se retrouve au Portugal. Mais, à l'inverse de l'Italie, les datations par le 14C des gisements de la vallée de Muge indiquent une occupation plus récente, entre 5.150 et 7.500 ans B.P. environ. Ceci explique probablement l'aspect plus affiné des squelettes mis au jour et la présence parmi eux d'Alpins dérivant vraisemblablement des Cromagnoïdes. En Espagne, à Urtiaga (Pays Basque), ce sont des Protoméditerranéens, ancêtres possibles des Basques actuels (P. Marquer, 1963), que l'on rencontre. Les caractères cromagnoïdes sont particulièrement marqués sur le crâne Bl. Ce que l'on peut finalement dire à propos des Mésolithiques et des Epipaléolithiques de France et du Sud-Ouest du Bassin méditerranéen c'est que, continuant les Hommes du Paléolithique supérieur, ils évoluent vers les Hommes actuels. Suivant leur ancienneté absolue, leur morphologie s'écarte plus ou moins des premiers. En outre, des particularismes régionaux se manifestent annonçant les races actuelles.Ferembach D. Les Hommes de l'Épipaléolithique et du Mésolithique de la France et du Nord-Ouest du Bassin méditerranéen. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XIII° Série. Tome 1 fascicule 2, 1974. pp. 201-236