Quelle est la place de l'immunofixation dans le diagnostic biologique des immunoglobulines monoclonales ?

Les immunoglobulines, marqueurs de la lignée lymphocytaire B, constituent, sous leur forme sécrétée, les effecteurs solubles de la réponse humorale adaptative. Dans les gammapathies monoclonales, les immunoglobulines monoclonales, sécrétées par le clone anormal de lymphocytes B, vont être utilisées comme marqueurs diagnostiques et comme marqueurs quantitatifs pour le suivi et la réponse au traitement.Les techniques de caractérisation des immunoglobulines actuellement disponibles en routine biologique sont l’immunofixation, technique semi-automatisée, et l’immunotypage capillaire, technique complètement automatisée. Si du fait de son automatisation, l’immunotypage capillaire a supplanté l’immunofixation dans la plupart des laboratoires, dans la littérature, les anciens travaux comparant ces deux techniques indiquent que l’immunotypage serait moins sensible que l’immunofixation pour la détection des immunoglobulines monoclonales. Il est plutôt proposé que la différence de sensibilité serait liée à une formation et une expérience insuffisantes des examinateurs à l’immunotypage.Dans un contexte de progrès thérapeutiques majeurs dans la prise en charge des patients atteints de myélome permettant d’obtenir des niveaux réponse toujours plus bas, l’intérêt de l’utilisation de techniques plus sensibles est patent. C’est dans ce cadre que la société The Biding Site prévoit la commercialisation d’une plateforme de spectroscopie de masse, présentant cette technologie comme une alternative automatisable et plus sensible aux immunofixations et qui serait ainsi concurrentielle à l’immunotypage.Ce travail bibliographique passe en revue les caractéristiques des immunoglobulines et les différentes pathologies associées à la présence d’une immunoglobuline monoclonale, et s’attache à décrire les différentes méthodes immunochimiques de détection, caractérisation et quantification des immunoglobulines monoclonales. Ce travail permet également d’introduire mon projet de mémoire, dont l’objectif principal est d’évaluer l’apport de l’immunofixation dans la démarche diagnostique par rapport à l’immunotypage. Les premiers résultats de ce travail, portant sur la comparaison rétrospective des deux techniques sur 72 cas, permettent de conclure que leurs performances sont très proches, quand elles sont interprétées par un examinateur expérimenté. Ces résultats devront être confirmés dans un travail prospectif, portant sur une cohorte sélectionnée et impliquant des examinateurs différents. Ces données seront présentées dans mon mémoire de DES