Mésusage des substituts à l'héroïne : quelle réalité au comptoir?

La toxicomanie est un phénomène social évolutif. Les drogues d’aujourd’hui étaient les médicaments d’autrefois. Depuis la société a évolué ainsi que l’usage des substances psychoactives. Je souhaiterais aller au-delà des idées reçues et des prescriptions. La substance psychoactive que nous étudierons plus en détail est l’héroïne.La première partie de ce travail est centrée sur l’héroïne, cette « fameuse » drogue qui touche n’importe quel milieu social et ethnie. Tout d’abord commercialisée par les laboratoires pharmaceutiques puis retirée du marché, elle est à l’origine des toxicomanies. Sont évoqués tous les paramètres pharmacologiques la concernant ainsi que les effets néfastes que cela peut engendrer. Nous aborderons la prévention associée à la réduction des risques et des dommages. Dans un second temps, nous nous concentrerons sur la commercialisation des traitements de substitution à l’héroïne. Ces traitements sont la clé d’une insertion dans un système de soin ainsi qu’une insertion sociale pour les usagers.Dans une troisième partie, nous développerons le mésusage des traitements de substitution que je délivre quotidiennement. Le mésusage signifie « mauvais usage ». L’administration est faite par voie intra veineuse au lieu de pers os et de terribles conséquences en découle. Pour finir, nous verrons tout ce qui est mis en place pour aider ces patients que ce soit des associations aux structures spécialisées ou de la coordination entre professionnels de santé à l’alliance thérapeutique avec les usagers. L’objectif de ce travail était de montrer la réalité au comptoir que nous pharmaciens d’officine pouvons vivre au quotidien. Les anciens héroïnomanes peuvent détourner leur traitement de substitution de leur usage principal. C’est une substitution pharmacologique et non comportementale. C’est pourquoi nous nous devons de diffuser des messages de prévention concernant la réduction des risques et des dommages liés à l’injectable. La distribution de matériels stériles et le non partage du matériel sont indispensables pour lutter contre les maladies transmissibles comme le VIH et les Hépatites. Des rappels à prodiguer comme la filtration et le changement de point d’injection peuvent empêcher des abcès et des infections pouvant aller jusqu’à l’amputation