Le ressenti des internes en médecine générale à l'Université Aix-Marseille face aux propositions présentées lors d'un module obligatoire concernant la santé des soignants : une étude qualitative

De nombreux syndicats d’internes ont fait l’état des lieux d’une souffrance des internes supérieure à la moyenne, avec un taux d’anxiété et de suicide plus élevé. Malgré ce constat bien connu des politiques et du grand public, quelques timides propositions ont été faites ces dernières années, mais les chiffres continuent de s’aggraver. En réponse à cela, le département universitaire de médecine générale de l’université Aix-Marseille a décidé de mettre en place un nouvel enseignement obligatoire intitulé « module 7B: la santé des soignants ». Son but est d’apporter des outils et d’ouvrir la parole au travers d’exercices de groupe pour améliorer la santé des internes. Pour poursuivre ce travail, nous avons décidé de mener cette étude qui a pour objectif principal d’évaluer la perception des internes en regard de ce module, d’apprécier son intérêt et son impact.Cette étude a été réalisée sous forme d’une enquête qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de 10 internes en médecine générale ayant participant au module.Il en ressort un intérêt des internes de discuter leur santé lors d’une journée de cours. De nombreuses émotions ont été ressenties par les internes, que ce soit pendant ou à distance de la journée de cours, mais ils gardent un bon vécu dont la majorité précisent qu’il s’agit de leur module préféré. Ils ont apprécié avoir des propositions différentes pour tenter d’améliorer leurs souffrances, comme la méditation pleine conscience et l’écoute active. Des suggestions ont été faites par les jeunes médecins, telle qu’anticiper la formation dès le début du cursus et réitérer la formation tout au long des études. L’optimisation du suivi médical des internes permettrait d’anticiper leur mal-être et bénéficier d’un suivi psychologique rapproché et adapté. Dans la littérature, de nombreuses preuves scientifiques ont été retrouvées de l’efficacité du programme de méditation pleine conscience et de l’écoute active sur le bien-être et l’empathie des jeunes médecins. Un des axes d’amélioration serait d’inclure ce programme dans la formation des étudiants en médecine, et ceux dès l’externat