Évaluation par une revue de la littérature de la réponse thérapeutique chez des patients bipolaires présentant une trajectoire neurodéveloppementale.

Introduction : le trouble bipolaire est une pathologie complexe et hétérogène. L’hypothèse neurodéveloppementale semble prometteuse dans une perspective de stratification. En effet, il existe un intérêt croissant dans la littérature pour définir un sous-groupe neurodéveloppemental des troubles bipolaire. A notre connaissance, il n’y a pas à ce jour d’étude spécifique sur la réponse au traitement dans ce sous-groupe. L’expérience clinique amène à formuler l’hypothèse que ces patients répondaient de manière inhabituelle aux traitements psychotropes. L’objectif de ce travail de thèse est d’explorer l'efficacité des traitements dans un sous-groupe de patients bipolaires présentant une forte charge neurodéveloppementale au travers d’une revue de la littérature. Méthode : nous avons premièrement défini une équation de recherche spécifique, puis nous nous sommes servis de la base de données PubMed. Enfin nous avons réalisé une analyse exhaustive des articles publiés depuis moins de cinq ans. Nous n’avons pas trouvé d'étude spécifique aux patients avec une charge neurodéveloppementale élevée. Notre étude s’est donc plus particulièrement intéressée au trouble bipolaire juvénile. En effet l’âge de début précoce de survenue de la maladie est un des critères les plus robuste du phénotype neurodéveloppemental. Nous avons lu les titres et les résumés de 153 articles avant de sélectionner 43 articles pour une analyse plus approfondie.Résultats : après ce travail il nous est possible d’énoncer une réponse inhabituelle dans cette population qui répond moins bien aux traitements considérés comme les gold standard, le lithium lors d’épisode maniaque et la quétiapine lors d'épisode dépressif. Le lithium semble rester le plus efficace en phase d’entretien. Les antipsychotiques semblent agir plus rapidement et efficacement lors des épisodes maniaques particulièrement en cas de début précoce de la maladie, de symptômes psychotiques ou de trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité comorbide. La Lurasidone apparaît prometteuse en cas d'épisode dépressif. La N acétyl cystéine, quant à elle, donne l’impression d’optimiser la réponse thérapeutique. Conclusion : cette revue semble en faveur d'une réponse inhabituelle aux thymorégulateurs. Toutefois le phénotype neurodéveloppemental doit être mieux spécifié. Puis il doit être spécifiquement étudié à l’aide d’études prospectives comparant la réponse dans ce sous-groupe par rapport à la réponse en cas de trouble sans phénotype neurodéveloppemental