Robots et mères-porteuses : la confusion des personnes et des choses

International audienceDans un article d'une lucidité et d'une densité remarquables, Marie-Anne Frison-Roche montre comment se prépare la liquidation de la distinction juridique des personnes et des choses. Deux exemples frappants le montrent : le premier robot parlant devenu citoyen a été présenté comme une personne et les mères porteuses sont présentées comme des choses (parfois comme des « fours »). Pour l'auteur, la nouveauté ne porte pas sur les faits (il y a toujours eu des automates et des mères porteuses) mais sur l'idée qu'on s'en fait (p. 2387). Cette volonté de changer les choses en personnes et inversement a pour raison l'argent, à savoir le mécanisme de marché qui crée de nouveaux désirs (y compris sexuels avec des robots de ce type). Ce serait alors au politique d'affirmer que la distinction des personnes et des choses ne relève pas du fait mais du droit pour ainsi éviter toute confusion